Dans quelques heures, la 28e édition des Vieilles Charrues s'achèvera pour les festivaliers. Côté organisation, c'est le temps du bilan.
Le DJ néeerlandais Martin Garrix clôturera les Vieilles Charrues ce soir. Cette 28e édition a rassemblé 270.000 festivaliers sur la plaine de Kerampuilh - 60.000 le jeudi, 70.000 les autres jours.
"L'une des plus grosses éditions"
Jérôme Tréhorel affiche le sourire d'un directeur satisfait. Les traits sont un peu tirés. Le repos sera pour plus tard. "Cela reste l'une des plus grosses éditions, explique-t-il. Un festival ne se mesure pas qu'au nombre d'entrées. On a certes fait 10.000 personnes de moins le jeudi mais le jeudi, c'est toujours compliqué, surtout quand il n'y a pas de locomotive sur scène".
Cette année encore, l'affiche des Vieilles Charrues a joué la carte de l'éclectisme et de l'air du temps. Même le ciel l'a mise en sourdine, une fois passé le déluge de pluie de vendredi. Pour que la fête soit totale.
De cette édition 2019, Jérôme Tréhorel retient quelques instantanés : Ben Harper, "un pur moment", Nile Rodgers, "une belle surprise", Iggy Pop, "ultra rock", Jane Birkin, "tout en douceur" et la folie dansante des Black Eyed Peas qui ont mis le feu à la plaine.
La grosse machine que sont devenues les Vieilles Charrues repose aussi sur les épaules des 7150 bénévoles qui rempilent d'une année à l'autre. "Beaucoup sont des structures associatives, indique le directeur du festival. On leur reverse 130.000 euros sur les recettes pour qu'ils puissent financer leurs activités".
L'associatif, un modèle auquel les Vieilles Charrues restent viscéralement attachées. "On vit à 80 % grâce au public, précise Jérôme Tréhorel, et les 20 % restants viennent de nos partenaires". Un modèle dont il sait la fragilité, surtout, qu'aujourd'hui, la concurrence des stades notamment est une réalité. "Il y a une érosion du public dans les festivals, on le sent. Mais nous, on ne changera pas notre modèle et on n'augmentera pas le prix du billet".
Pas question non plus d'augmenter la jauge. "On aurait pu vendre 20.000 entrées de plus pour le samedi mais l'idée n'est pas de battre des records. Nous tenons à préserver l'accueil et le confort du public".
La décoration du site entièrement revue, les aménagements de terrains, la nouvelle scène Kerouac ont, de l'avis du directeur des Vieilles Charrues, permis de "vivre une parenthèse enchantée tous ensemble. Le site n'a jamais été aussi beau. Les gens nous ont fait des bons retours. Et nous, on veut continuer à les bichonner".