Les concerts de Georgio sont toujours un moment de communion avec ses fans. Le set qu'il a livré, en fin d'après-midi, en fut un.
Lui, il arrive à Carhaix sans chichis ni grosse tête. Mais les pieds bien sur terre. Georgio rappe ce qui le touche. Dans un style singulier, généreux et poétique. Il était déjà venu aux Vieilles Charrues, il y a 2 ans. Il revient à Kerampuilh, épaulé par son ami de longue date, Sanka, son backeur sur scène, lui aussi rappeur. "C'est mon vrai pote, raconte Georgio. On se comprend d'un seul regard. On s'est rencontrés quand on était en 6e. On avait 11 ans, on en a 26. C'est ouf !"
J'ai la voix abîmée mais ce soir, on la finit ensemble
Georgio fait immédiatement chauffer Kerouac. Un concert entamé avec toute la vitalité qui caractérise ce jeune rappeur. Dans le public, autant dire que l'on frôle l'extase. La température monte d'un cran sur la plaine, on sort les tuyaux d'arrosage. Georgio et Sanka mènent la danse, impeccables. "J't'avais dit, Georgio, que les Bretons, ils étaient chauds" lance d'ailleurs ce dernier.
Kerouac, un nom de scène qui va comme un gant à Georgio, le féru de littérature. "La littérature, ce sont des portes qui s'ouvrent sur l'infini pour moi. Ma musique est autobiographique mais les livres que je lis m'aident dans ma façon de voir la vie et dans mon vocabulaire aussi".
"Je sais où je veux aller"
Le rappeur s'empare de l'espace. Il est en mouvement perpétuel. "Hey la famille, dit-il aux festivaliers, soyez libres". La liberté, un thème cher à Georgio qui, dans son parcours d'artiste, ne laisse le soin à personne d'autres qu'à lui même de chosir. "Je sais où je veux aller, je sais le discours que je veux défendre. Sur scène, c'est un peu différent car je considère que je suis en groupe. Mais en studio, j'ai envie de rester le seul maître de ma musique".
Ce set de plus d'une heure aux Vieilles Charrues sonne comme un cadeau du rappeur à ses fans. Parce que, pour Georgio, le partage, c'est sacré.