La famille Guillemot a annoncé mardi apporter "à regret" l'essentiel de ses actions de Gameloft au groupe Vivendi, après le succès de l'OPA hostile lancée par le géant français des médias sur l'éditeur de jeux vidéo, qui lui a permis d'en prendre le contrôle.
"Dans ce contexte, dès lors qu'elle ne peut espérer de création de valeur d'un actionnaire majoritaire avec lequel elle est en profond désaccord sur la stratégie, la famille Guillemot annonce qu'elle a décidé, à regret, d'apporter l'essentiel de ses actions à l'OPA hostile initiée par Vivendi", explique dans un communiqué la famille fondatrice de Gameloft, qui en était aussi le premier actionnaire avant la montée au capital de Vivendi.
La famille Guillemot regrette
Le groupe de médias a annoncé le 1er juin qu'il détenait 61,71% du capital et 55,61% des droits de vote de Gameloft à l'issue de son OPA, qui a été rouverte dans la foulée jusqu'au 15 juin, "afin de permettre aux actionnaires qui n'ont pas apporté leurs titres de le faire". Si elle reconnaît sa défaite, la famille Guillemot, opposée aux visées de Vivendi depuis son irruption au capital de Gameloft, en octobre, "maintient (...) que l'approche hostile de Vivendi est contraire aux intérêts de Gameloft, tant pour son activité que pour ses équipes"."Le contrôle exercé par Vivendi n'est pas compatible avec le besoin d'indépendance créative de Gameloft, qui a forgé sa réussite", ajoute-t-elle, estimant que le géant des médias "ne dispose pas de vision stratégique cohérente ni de l'expérience sectorielle nécessaire pour pouvoir réussir dans l'industrie très concurrentielle du jeu sur mobile".
Vivendi était sorti du secteur des jeux vidéo depuis la cession en octobre 2013 de sa filiale américaine Activision Blizzard (propriétaire notamment des jeux à succès "Call of Duty" et "Candy Crush"), qu'il avait acquise fin 2007.
La famille Guillemot ne précise pas quelle était sa participation exacte dans Gameloft. Depuis l'entrée au capital de Vivendi, elle avait elle aussi cherché à augmenter sa participation, passant ainsi de 22% à 29% des droits de vote fin mars, selon son PDG Michel Guillemot. Elle ne dit pas non plus si Gameloft maintiendra son action en justice pour demander l'annulation de la décision de conformité de l'OPA de Vivendi, accordée en mars par l'Autorité des marchés financiers.
Michel Guillemot pourrait quitter ses fonctions à la fin du mois de juin, ont rapporté Le Figaro et le journal québécois La Presse, citant une lettre du dirigeant à ses salariés.