Gilets jaunes : Le Drian "inquiet" pour la démocratie et les institutions

Le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian s'est dit "inquiet" dimanche pour la démocratie et les institutions françaises, après trois semaines de mobilisation des Gilets jaunes.


"Je suis ministre des Affaires étrangères, je voyage partout dans le monde et je sais, pour le constater dans certains pays, combien la démocratie est fragile; elle peut être aussi fragile chez nous et donc j'appelle au ressaisissement, par le dialogue, parce que c'est notre manière d'être", a-t-il déclaré au Grand Jury RTL/Le Figaro/LCI en évoquant des appels à "l'insurrection".
Jean-Yves Le Drian, ministre des Affaires étrangères invité du Grand Jury RTL/Le Figaro/LCI le 9 décembre 2018

"Quand j'entends un certain nombre de déclarations, je suis inquiet", a-t-il relevé."Lisez l'ensemble des déclarations y compris d'un certain nombre d'acteurs majeurs de la France Insoumise (...) J'entends dire 'l'insurrection est là, l'insurrection est en marche': c'est pas la République ça, à ma connaissance", a-t-il martelé.
Jean-Yves Le Drian, ministre des Affaires étrangères invité du Grand Jury RTL/Le Figaro/LCI le 9 décembre 2018
 

Le danger de "la mise en cause de nos institutions"

"Quand j'entends des propos tenus sur le rond-point des Champs-Elysées comme quoi Macron finirait comme Kennedy, je dis qu'il y a des risques pour la République", a insisté Jean-Yves Le Drian. 

Le député "marcheur" du Pas-de-Calais Benoît Potterie a reçu vendredi une balle par courrier à sa permanence, assorti d'un message manuscrit: "la prochaine fois tu la prends entre les deux yeux"."C'est insupportable qu'un élu reçoive une balle dans une enveloppe, ce sont des méthodes de mafia, il faut qu'on les condamne collectivement", a réagi Jean-Yves Le Drian.

"Le danger c'est la mise en cause de nos propres institutions, de notre vivre ensemble", a averti Jean-Yves Le Drian.


Un "nouveau contrat social" avec les Français

Le ministre a souhaité que les déclarations d'Emmanuel Macron en début de semaine prochaine enrayent "cette dérive" et appelé à un "nouveau contrat social" avec les Français. 

"Je pense que son propos sera suffisamment fort pour que le mouvement puisse s'enrayer ou au moins que les casseurs puissent être dissuadés", a-t-il dit. 

"Le président de la République doit fixer maintenant le grand cap de ce mouvement pour aller vers le nouveau contrat social indispensable", a déclaré ce poids lourd de l'aile gauche de la majorité présidentielle. Ce contrat social doit définir "le  partage social (...) l'Etat providence du XXIè siècle", selon lui. Et il doit être au centre de la grande consultation que le gouvernement doit lancer le 15 décembre jusqu'en mars à travers le pays.
Jean-Yves Le Drian, ministre des Affaires étrangères invité du Grand Jury RTL/Le Figaro/LCI le 9 décembre 2018
"Cela ne doit pas être un débat d'entourloupes, de leurres, mais de propositions qui puissent ensuite être remontées, regroupées pour faire en sorte que l'on marche vers un nouvel Etat providence, un nouveau contrat social dans le pays", a-t- il martelé.
    
"On ne réforme par un pays uniquement par le haut (...) Je pense que l'heure des territoires est arrivé", notamment "dans la mise en oeuvre de la transition écologique", a estimé cet ancien président socialiste de la région Bretagne. "Je pense que l'on ne prend pas suffisamment en compte l'impact social et politique des mesures que nous sommes amenés à prendre", a-t-il ajouté dans une critique voilée de la majorité. 

Un laboratoire breton

Fin novembre, l'ancien président du Conseil Régional de Bretagne a proposé un nouveau mouvement baptisé "Progressistes bretons - Breizh Lab". Il le voit comme une sorte de laboratoires d’idées, de club rassemblant les hommes et les femmes de bonne volonté. Jean-Yves Le Drian est persuadé que la Bretagne, de part son histoire et son identité, peut être un antidote face aux dangers qui menace l’Europe.


Un poste à Matignon?

Jean-Yves Le Drian s'est refusé à toute conjecture sur l'avenir politique du Premier ministre Edouard Philippe."Je ne vois pas pourquoi il ne resterait pas. Il a le soutien de l'Assemblée nationale", a-t-il toutefois noté.

Interrogé sur les spéculations sur sa possible nomination à Matignon, il a ajouté :"Ce n'est pas mon sujet. Je suis ministre des Affaires étrangères. J'ai beaucoup de travail dans un monde très compliqué où il y a des tensions majeures. Je remplis ma tâche avec beaucoup de plaisir".
 
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