La distillerie artisanale de whisky de Bretagne la plus titrée, Glann ar Mor, va devoir fermer ses portes à la mi-août car elle est exclue de la nouvelle IGP (indication géographique protégée) whisky de Bretagne.
Cette cessation d'activité au 15 août "est la conséquence directe de la mise en place par l'INAO depuis le début de l'année de l'IGP +whisky breton+ (...) Elle a pour effet de remettre en cause le modèle économique" de Glann ar Mor, écrivent dans un communiqué, Martine et Jean Donnay, les fondateurs de la distillerie Glann ar Mor, établie depuis 18 ans à Larmor-Pleubian (Côtes-d'Armor).
Ceci, relèvent les chefs d'entreprise, "alors que l'activité était en plein essor avec une croissance de 25% sur le dernier exercice clos au 31 mars, grâce à des ventes dont la progression s'accélérait notamment à l'export". Pour Martine et Jean Donnay, favorables initialement à cette démarche d'indication géographique protégée, "ce qui est devenu totalement inacceptable, ce sont les modalités finales de l'IGP telles qu'elles ont été entérinées par l'INAO avec un seul des quatre producteurs" bretons de whisky et qui "favorisent un produit standardisé correspondant à un modèle économique de type industriel".
Si elle ne se plie pas au cahier des charges défini pour cette IGP, qui est en contradiction avec son caractère artisanal, Glann ar Mor ("Bord de mer" en breton) ne pourra plus se revendiquer de son origine bretonne, ce qui apparaît comme un handicap "insurmontable" hors de France où "les exportateurs classent leurs whiskies par région". À ce jour, l'IGP "whisky breton" a été "validée en France" et "sa validation européenne est en cours à Bruxelles", déplorent les distillateurs.
Les Single Malts de Glann ar Mor ont été récompensés à de nombreuses reprises, notamment dans le "Whisky Bible" de Jim Murray, et Jean Donnay "s'est vu décerner le titre de +Whisky distillery manager of the year+ en 2014", rappellent les fondateurs de Glann ar Mor.
L'entreprise emploie six personnes.