Interdiction du glyphosate : l'UE dit dans 5 ans, Macron maintient 3 ans pour la France

Les Etats membres de l'UE, réunis au sein d'un comité d'appel, ont voté lundi en faveur d'une nouvelle autorisation pour cinq ans de l'herbicide controversé Glyphosate, a annoncé la Commission européenne.

La Commission européenne a annoncé ce lundi qu'elle autorisait à nouveau pour cinq ans l'utilisation du glyphosate, herbicide controversé. Dix-huit pays ont voté en faveur de la proposition de l'exécutif européen, neuf s'y sont opposés et un pays s'est abstenu, permettant d'atteindre la majorité qualifiée requise, contrairement à un premier vote début novembre. Le France a voté contre ce renouvellement.

Emmanuel Macron maintient sa volonté d'interdire le glyphosate "au plus tard dans 3 ans".

La position décisive de l'Allemagne 


L'Allemagne, qui s'était abstenue au tour précédent, a voté en faveur de la proposition, après avoir demandé des modifications au texte en lien avec des restrictions sur l'usage privé du glyphosate et le respect de la biodiversité, selon une source proche du dossier. Ce changement dans la position de l'Allemagne, un poids lourd démographique, a contribué à faire pencher la balance en faveur d'une nouvelle autorisation. "Le vote d'aujourd'hui montre que quand nous voulons, nous pouvons partager et accepter notre responsabilité collective dans la prise de décision", a réagi le commissaire européen à la Santé Vytenis Andriukaitis, cité dans un communiqué.

La Commission va maintenant adopter une décision avant que l'autorisation actuelle n'expire le 15 décembre. Si le vote en appel de lundi avait aussi enregistré une impasse, c'est l'exécutif européen qui aurait dû trancher.

 

Les Etats membres de l'UE, réunis au sein d'un comité d'appel, ont voté lundi en faveur d'une nouvelle autorisation pour cinq ans de l'herbicide controversé Glyphosate, a annoncé la Commission européenne. Reportage : M. Le Morvan / C. Polet / E. Kermarrec / O. Mélinand. Intervenants : - Robert Bellé, professeur émérite à l'Université Pierre-et-Marie-Curie ; - Sandrine Le Feur, députée LREM de Morlaix ; - André Sergent, président de la Chambre d'Agriculture du Finistère.

Des ONG "scandalisées"


 "En accordant un sursis supplémentaire à Monsanto, Bayer et compagnie, la Commission européenne balaie le principe de précaution et la santé du revers de la main, de même que la voix des millions de citoyens qui ne veulent plus de l'herbicide le plus controversé de la planète", ont dénoncé lundi Générations Futures, Foodwatch et la Ligue contre le cancer, "scandalisées" et appelant le gouvernement français à agir de son côté. 
"Tout convergeait vers une interdiction: la pression des citoyens qui réclamaient la sortie du glyphosate, de nombreuses organisations dont des associations d'anciens agriculteurs malades, des députés français et européens, le scandale des +Monsanto papers+, la polémique autour de l'évaluation scientifique... Cela n'aura pas suffi", regrettent-elles.

Ces ONG se félicitent de l'opposition de la France au renouvellement


"Générations Futures, Foodwatch et la Ligue contre le cancer se félicitent que la France ait maintenue son opposition au renouvellement de cinq ans. Le gouvernement (français) doit maintenant mener le pays vers une sortie du glyphosate, en accompagnant les agriculteurs, comme il s'y est engagé et ce, indépendamment du verdict" européen, disent-elles encore.


 

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