"Considérant les risques, la France s'opposera à cette proposition et votera contre. La France veut construire une sortie progressive du glyphosate et, avec plusieurs partenaires, pense qu'une durée plus courte serait possible", précise la secrétaire d'État auprès du ministre de la Transition écologique et solidaire.
Les représentants des pays européens sont divisés sur la durée de renouvellement de la licence de l'herbicide le plus utilisé au monde, à travers le Roundup du groupe Monsanto, la France prônant trois ou, à la limite, quatre ans maximum.
La réunion de lundi est cruciale pour tenir les délais
Le sort du glyphosate doit être scellé avant le 15 décembre, faute de quoi il sera interdit à la vente. Or, "un arrêt immédiat de l'autorisation n'est pas possible", convient Mme Poirson, aucune alternative sans danger pour la santé n'étant disponible sur le marché. Faute d'accord lundi à Bruxelles, il reviendra à la Commission de trancher.
Le CIRC, agence de l'OMS composée de scientifiques internationaux, a classé le glyphosate "cancérogène probable" en 2015, sur la base des recherches publiées, notamment des études d'exposition agricole ainsi que sur des animaux en laboratoire.
Les partisans d'un renouvellement du glyphosate pour une durée plus longue mettent en avant une étude américaine publiée le 9 novembre dans la revue Journal of the National Cancer Institute. Cette étude, pour laquelle des chercheurs ont suivi pendant 20 ans 50.000 travailleurs agricoles en Iowa et en Caroline du Nord, n'a pas montré d'association statistique entre glyphosate et cancers.
En France, 8 000 tonnes de glyphosate sont pulvérisés chaque année, 428 tonnes en Bretagne, selon les données 2016 publiées par Eaufrance, le portail public du système d'information sur l'eau.