Dans une tribune publiée dans le journal Le Monde, 4 députés La République En Marche du Finistère et des Côtes-d'Armor s'engagent contre le glyphosate. Ils demandent à l'Europe de soutenir la France, qui votera pour l'interdiction de cet herbicide "le plus rapidement possible".
"Il y a urgence", écrivent-ils. Ce mercredi 25, un vote important se tiendra à Bruxelles. La Commission européenne doit se prononcer sur le renouvellement pour 10 ans de l'utilisation du glyphosate, un herbicide classé "cancérigène probable" par l'OMS.
C'est en anticipation de ce suffrage que 54 députés de la majorité présidentielle ont publié une tribune ce dimanche 22. Dans les colonnes du journal Le Monde, les élus signent un texte engagé : "Nous estimons que ce produit nocif, aujourd'hui largement utilisé, doit être abandonné".
Parmi eux, 4 sont bretons : Sandrine Le Feur, députée de la 4e circonscription du Finistère, Jean-Charles Larsonneur, député de la 2e du Finistère, Annaïg Le Meur, députée de la 1e du Finistère, et Yannick Kerlogot, député de la 4e circonscription des Côtes-d'Armor.
"La France votera contre le renouvellement de son utilisation [...] et nous nous félicitons de la position responsable de notre pays", écrivent les élus.
Pourtant aujourd'hui, le gouvernement reste divisé sur la question. Si Nicolas Hulot pousse à sortir du glyphosate dans les 3 ans, Stéphane Travert veut pour sa part le maintenir au moins 5 ans. "Il faut pouvoir réfléchir à comment on trouve des produits de substitution", déclarait le mois dernier le ministre de l'Agriculture.
"[Le glyphosate] est partout dans notre alimentation sans même que nous le sachions"
En effet, actuellement peu de solutions s'offrent aux agriculteurs pour remplacer cet herbicide. Et le supprimer sans lui trouver d'alternative risquerait de pousser les agriculteurs à utiliser des produits encore plus nocifs, bien qu'autorisés.
Plus optimistes, les députés LREM soulignent que "de nombreux agriculteurs se passent déjà de glyphosate en le remplaçant par la rotation des cultures, un choix d'espèces adaptées ou des faux semis, couverts de végétaux adaptés..."
Pour renforcer l'accompagnement des agriculteurs vers la sortie du glyphosate, les élus promettent la constitution d'une mission d'information "avec 18 parlementaires [...] au sein de l'Assemblée nationale pour proposer des solutions de sortie".
En France, 8 000 tonnes de glyphosate sont pulvérisés chaque année. "C'est une véritable question de santé publique", alertent les élus. Aujourd'hui, "il est impossible de ne pas respirer ou ingérer du glyphosate. Il est partout dans notre alimentation sans même que nous le sachions".Que voulons-nous vraiment ? Continuer dans un système totalement dépendant des produits chimiques et qui arrive à bout de souffle, ou alors inventer une agriculture d'excellence ?
► Au micro de France 3 Bretagne, Sandrine Le Feur revient sur cette prise de position. Écoutez son intervention :