Le glyphosate est au centre de nombreux débats depuis la révélation, en septembre dernier, de la présence de cet herbicide "potentiellement cancérogène" dans des produits alimentaires. 

C'est par l'ONG Générations futures que le scandale est arrivé. Le 14 septembre, l'association affirmait avoir trouvé dans des céréales du glyphosate, une molécule herbicide et dont la licence d'utilisation dans l'Union Européenne arrive à expiration jeudi. Elle serait également présente dans d'autres produits d'alimentation courante, comme les pâtes ou les lentilles. 


Au total, sur les 30 produits examinés par Générations futures, 16 comportent des traces de la molécule du Roundup, un herbicide très répandu et commercialisé par le groupe Monsanto. Actuellement, il n'existe pas de plafond légal mais ces résidus, moins d'un ou deux milligrammes par kilogramme, inquiètent l'association.

Un herbicide "probablement cancérogène"


"Les niveaux qu'on trouve sont bien au-delà de ce qu'on peut tolérer dans l'eau de boisson, souligne Nadine Lauverjat, coordinatrice de Générations futures. Ça questionne l'exposition des populations, notamment les plus vulnérables, à de faibles doses mais de manière répétée tout au long de la vie à des polluants dont on sait qu'ils sont potentiellement dangereux."



Car le glyphosate est considéré comme "probablement cancérogène" en mars 2015 par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), une agence créée par l'OMS. Cette classification n'a pas pour autant entraîné l'interdiction du Roundup dans l'Union Européenne. En 2015, Monsanto, qui enregistre 13 milliards et demi de chiffre d'affaire, estimait que 200 000 agriculteurs et 3 millions de jardiniers utilisaient son herbicide en France.

Un enjeu de compétitivité 


Pour ses utilisateurs, le glyphosate présente de nombreux avantages. "Pour moi c'est une solution écologique, soutient Vincent Guyot, agriculteur à Etaves-et-Bocquiaux (Aisne), parce qu'elle me permet de moins travailler mon sol, d'utiliser moins de gasoil, moins de tracteurs, moins de pièces d'usine et de consommer moins de carbone."

Avec Nadine Lauverjat Coordinatrice de "Générations futures" ; Vincent Guyot Agriculteur ; Bernard de Franssu Directeur développement durable à l'Institut UniLasalle / Images : association Global 2000 (Youtube) ; Monsanto (Youtube) ; Publicité Roundup diffusée en France (Youtube) / Enquête de Mickaeël Guiho, Thomas Porlon, Pierre-Guillaume Creignou et Cédric Delangle


C'est surtout l'un des moyens les moins chers de pratiquer le non labour, méthode de culture prônée pour ses bienfaits agronomiques. D'où l'inquiétude des agriculteurs, qui défilaient à Paris le 22 septembre dernier, craignant de ne plus être compétitifs à l'international. "On a déjà trouvé le moyen de réduire les doses progressivement, soutient Bernard de Franssu, directeur développement durable à l'Institut UniLasalle de Beauvais (Oise). On peut le faire encore."


Diminuation progressive ou interdiction franche : reste à savoir ce que décidera le gouvernement jeudi. Un comité d'experts de chaque pays membre se réunira alors à Bruxelles pour décider de renouveler ou non la licence d'utilisation du glyphosate sur le territoire européen. 

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