Avec la crise du covid, le nombre de bénéficiaires du RSA a bondi de 10% sur l'année 2020. Une hausse plus importante qu'au niveau national qui touche fortement les jeunes, en particulier autour des grandes agglomérations.
En ce jour de grandes manifestations organisées par plusieurs syndicats sur le pouvoir d'achat, l'inflation, les salaires et les minima sociaux, l'INSEE publie son rapport sur l'évolution de la précarité.
En Bretagne, avec la crise sanitaire, les jeunes personnes seules sont les plus concernées par le recours accru en 2020 au RSA, le revenu de solidarité active. Une prestation de revenu social en dessous du seuil de pauvreté.
Les personnes seules bien plus touchées par la précarité
Les chiffres de l'INSEE, publié ce 29 septembre 2022, indiquent que pour l'année 2020, les personnes seules sont les plus concernées par l'augmentation des allocataires de RSA. Elles représentent près de 80% de l'augmentation totale en Bretagne.
Elles sont près de 11% de plus pour les femmes et 12% de plus chez les hommes en Bretagne, entre décembre 2019 et décembre 2020.
À l’inverse, les familles sont un peu plus épargnées : le nombre de couples avec enfant qui touchent le RSA a augmenté de moins de e4% en 2020.
Les 25-29 ans, catégorie la plus touchée par la hausse de la précarité
Durant l’année 2020, les 25-29 ans constituent la catégorie d’âge la plus touchée par la hausse de la précarité.
Parmi eux, les jeunes hommes sont un peu plus touchés que les jeunes femmes. La hausse du nombre d’hommes de moins de 35 ans bénéficiant du RSA est particulièrement marquée (+1 600 bénéficiaires). À l’inverse, les 50-59 ans représentent la classe d’âge la plus épargnée.
La précarité augmente autour des grandes villes
La hausse du nombre d'allocataires du RSA s'observe dans tous les cantons de Bretagne sur la période décembre 2019, décembre 2020. Cependant les augmentations les plus fortes sont observées en dehors des grandes agglomérations de la région.
La crise covid a diffusé la précarité sur tous les territoires de la Bretagne. Dans les métropoles comme Brest, Rennes, Lorient ou Saint-Brieuc la précarité a augmenté de 3,6%. Autour des grandes villes la progression est bien plus importante.
Dans le pays Bigouden ou autour de Chateaugiron et Vannes, le taux de personnes couvertes par le RSA était inférieur à 2% en 2019, il est passé à plus de 20% fin 2020.
Un retour à un niveau d'avant crise pour 2022
Depuis début 2021, une décrue du nombre de foyers allocataires s’est amorcée. En juin 2022, le nombre de bénéficiaires du RSA est légèrement inférieur à son niveau d’avant-crise selon le dernier rapport de l'INSEE.
Selon l'INSEE, les calculs comportent toutefois des lacunes. Toutes les personnes éligibles à des prestations sous conditions de ressources n’y font pas appel. Le non-recours au RSA est ainsi estimé à un tiers des bénéficiaires potentiels.