Face au manque de médecins, les hôpitaux font appel à de nombreux praticiens intérimaires. Et la note est salée pour les hôpitaux bretons, selon un rapport de l'ARS.
Effet secondaire du manque de personnels dans les hôpitaux : les médecins intérimaires assurent de longues missions de remplacement, selon une étude de l'ARS fondée sur des chiffres de 2017, " Enquête relative au recours à l’intérim 2017 pour les professions médicales".
L'intérim, un moyen pratique, mais cher, de pallier l'absence de médecins titulaires: pour les 19 établissements hospitaliers publics de Bretagne interrogés en 2017, le recours à l’intérim représentait un coût total de plus de 23 millions d’euros, soit une augmentation de 29 % sur un an.
Cinq hôpitaux cumulent plus de la moitié de cette somme: Pontivy, Carhaix, Vitré, Brest et Rennes. Et ces dépenses ont explosé, multipliées par 4 voire 5, sur la période 2015 - 2017.
Deux spécialités particulièrement gourmandes en intérimaires
En Bretagne, les services d'anesthésie-réanimation ont employé des médecins interimaires pour un montant de 9 170 000 € et la médecine d’urgence pour 5 600 000 €. Ces deux spécialités représentaient 63,4% des dépenses totales d’intérim en 2017.
Il manquerait 80 urgentistes en Bretagne, mais aussi des anesthésistes ou des radiologues, les services où les hôpitaux ont le plus de mal à recruter.
Environ 15000 euros par mois
Le recours à l'intérim entraîne des surcoûts pour l'hôpital: en 2013 par exemple, le salaire des médecins intérimaires s'élevait à 650 euros nets par jour, quand un praticien hospitalier permanent gagne environ 260 euros nets par jour. Avec les gardes de nuit, un temps plein en intérim peut rapporter 15 000 euros mensuels.
Il faut aussi ajouter des indemnités d’hébergement, de transport et de repas, les frais de l’agence d’intérim… tout cela peut tripler le coût global pour l’hôpital.
Environ 6000 médecins exercent régulièrement des missions temporaires à l’hôpital public. L’Etat tente de réglementer en plafonnant le montant des rémunérations : de 1 287 euros pour une journée de 24 heures, ce sera 1 170 euros à compter de 2020. Sauf qu'à ce tarif, les hôpitaux ne trouveront pas forcèment de candidats.
Le Syndicat National des Médecins Remplaçants des hôpitaux justifie les rémunérations élevées: l'intérimaire n'a pas les mêmes droits aux congés, à la formation continue, aux congés de maladie, RTT et jours fériés.