Ancien braqueur chevronné, la veuve accusée de "meurtre" à Mesnil-Roc'h reste en prison

La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Rennes a maintenu en détention provisoire ce vendredi 11 février 2022 Sandra X, la sexagénaire, ancien braqueur, de Mesnil-Roc'h (Ille-et-Vilaine), accusée de "meurtre" après avoir abattu un homme chez elle le 18 décembre 2021 avec un tir "à bout portant" de fusil de chasse.

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La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Rennes a maintenu en détention provisoire ce vendredi 11 février 2022 Sandra X, la sexagénaire de Mesnil-Roc'h (Ille-et-Vilaine) accusée de "meurtre" après avoir abattu un homme chez elle le 18 décembre 2021 avec un tir "à bout portant" de fusil de chasse.

Cette veuve de 63 ans - qui était un homme auparavant et qui est actuellement en transition sexuelle - a en fait déjà été condamnée à trois reprises par des cours d'assises en France pour "vol à main armée". Connue à l'époque sous le nom de Gilles X, son casier judiciaire porte aujourd'hui trace au total de vingt-six mentions entre 1976 et 2017.

Originaire de Brest (Finistère), cette mère de trois enfants avait aussi été reconnue coupable d'une véritable "évasion" de prison en 1987 par le tribunal correctionnel de Rouen (Seine-Maritime).

Devenue distributeur de journaux pour Ouest-France, cette titulaire d'un CAP Tourneur-Fraiseur avait entamé sa "réassignation" sexuelle en 2021 quand le drame s'était produit chez elle, à 5h30 du matin, sur l'ancienne commune de Lanhélin.

Des cambriolages a répétition inexpliqués, selon la suspecte

Raymond X, un héroïnomane de 37 ans dont la famille était installée à Saint-Malo et Miniac-Morvan, était mort d'un "tir à bout portant" d'un fusil de chasse, selon l'expert balistique : un "orifice de plus de 6 cm" a été retrouvé dans son corps.

L'enquête avait aussi établi qu'il y avait "beaucoup d'allées et venues" de "personnes venant chercher de la cocaïne" chez la transsexuelle de Mesnil-Roc'h. En garde à vue, cette dernière avait justifié l'achat en juillet 2021 de cette carabine par le fait qu'elle, sa compagne et ses enfants étaient "tout le temps cambriolés", mais sans pouvoir expliquer ces vols à répétition.

Sandra X avait aussi dit avoir tiré sur l'héroïnomane au nom de la "légitime défense" car il "ceinturait" son fils, et avait réfuté aux gendarmes se livrer au trafic de stupéfiants. Les sommes d'argent en liquide retrouvées dans son coffre-fort "résultaient de son activité professionnelle", avait assuré cet ancien plaquiste intérimaire à Evran (Côtes d'Armor).

Toutefois, l'audition des auteurs du cambriolage survenu en juillet 2021 avait révélé que l'intéressée avait "vendu de la cocaïne à un mineur" de leur entourage. L'examen de sa téléphonie mobile avait aussi permis aux gendarmes de conclure que Sandra X était "en lien avec beaucoup de personnes dans le milieu des stupéfiants". Pour sa défense, l'intéressée avait certifié que les déclarations convergentes de sa propre compagne étaient des "affabulations".

Des faits "relativement gravissimes"

"Elle a un casier judiciaire chargé, ce n'est pas donné à tout le monde d'avoir été condamné trois fois aux assises", avait relevé l'avocate générale lors de l'examen de sa demande de remise en liberté, ce jeudi 10 février 2022. Son "profil plus qu'inquiétant" accréditait aussi l'hypothèse d'un "risque de renouvellement de l'infraction" en cas de remise en liberté.

Il y avait également un "risque de pression sur les témoins", redoutait la magistrate, sans compter le "trouble à l'ordre public" généré par ces faits "relativement gravissimes" qui ont été "commis il n'y a même pas deux mois". "Madame ne demande pas autre chose que de rentrer à son domicile et de reprendre son train-train quotidien", avait-elle grincé.

La présidente de la chambre de l'instruction s'était d'ailleurs elle-même interrogée sur l'endroit où pourrait aller vivre la transexuelle dans la mesure où son logement social de Lanhélin est toujours "placé sous scellés". La suspecte pensait alors pouvoir aller vivre chez sa compagne, à qui elle "n'en veut pas" malgré ses "affabulations" sur son trafic de drogue.

Sandra X avait aussi justifié sa demande de remise en liberté, faite sans avocat, par le fait qu'elle ne sait "ni pourquoi ni comment" elle est maintenue à l'isolement à la Maison d'arrêt pour femmes (MAF). "Peut-être par précaution pour les autres détenues, puisque votre réassignation sexuelle n'est pas achevée", avait alors suggéré la présidente de la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Rennes.

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