Bastien, secouriste breton en Italie : "Après un séisme, il faut surtout aller très vite"

Ils sont rentrés lundi soir d'Italie, après cinq jours d'une course contre la montre à Amatrice, l'un des villages les plus touchés par le violent séisme qui a ébranlé l'Italie. Les quatre membres de la BIRTA France, basée près de Rennes, y ont apporté leur expertise en sauvetage et déblaiement.

Après 20 h de route, Bastien Bizieux et ses trois coéquipiers arrivent à Noyal-sur-Vilaine sur les coups de minuit ce lundi soir. Partis cinq jours plus tôt, les quatre membres de la BIRTA (Brigade Internationale de Recherches Techniques et d'Assistance) France reviennent avec le sentiment du travail accompli. "On aurait pu rester plus longtemps si besoin, mais cela ne servait plus à rien car il y avait assez de moyens sur place à la fin, les secours italiens s'étant concentrés ces derniers jours sur Amatrice, le village où les dégats provoqués par le séisme sont parmi les plus importants".

La BIRTA n'en est pas à son premier tremblement de terre. En 2010 en Haïti, ses hommes avaient participé au sauvetage de la petite Darlène, sortie des décombres 14 jours après le séisme.

Bastien Bizieux, comment s'est décidé votre mission en Italie ?

"Notre brigade d'intervention spéciale s'est montée en moins de cinq heures. Nous n'avons pas attendu qu'il y ait une demande d'aide internationale de la part de l'Italie car nous savons qu'en matière de séisme, il faut aller très vite pour apporter les secours. Si notre venue avait été refusée, nous aurions tout simplement fait demi-tour. Dans ce cas précis, nous sommes rentrés en contact direct avec le maire d'Amatrice qui a accepté notre aide alors qu'aucune demande n'a en fait été sollicitée par le gouvernement italien".

Comment était composée votre équipe ?

"Nous sommes tous des spécialistes de ces situations et basés en Bretagne depuis 2010. Cette antenne de la BIRTA France est officiellement reconnue comme ONG et basée à Noyal-sur-Vilaine depuis 2015. Dans l'équipe d'Amatrice il y avait deux pompiers professionnels du SDIS 35, Sébastien Saudubray et moi-même, Jonathan Videloup un pompier volontaire de Noyal et Mélanie Vierzi, une infirmière du CHR Pontchaillou de Rennes. Nous prenons tous sur notre temps personnel pour partir en mission. Nous avions aussi sur place le soutien logistique d'une coordinatrice italienne". 

Quelle situation avez-vous trouvée sur place ?

"Le village d'Amatrice est sans doute le plus touché par le séisme. Il y a eu plus de 220 morts. Le dernier corps porté disparu a été sorti avant notre départ. La rue principale d'Amatrice était entièrement détruite. Vous aviez une maison sur deux effondrée et l'autre menaçait de tomber en ruine. La rue étroite et les machines engagées pour le déblaiement faisaient que les sauveteurs étaient très confinés pour travailler. De plus, il y avait très peu de chance de retrouver des survivants dans ces décombres qui offraient peu de cache de survie. Pour autant, il était hors de question de baisser les bras. Nous avons aussi connu sur place de fortes répliques, ce qui n'était pas rassurant pour les sauveteurs et la population".

Quelles ont été vos principales actions sur place ?

"On a surtout réalisé de l'étude bâtimentaire, de la reconnaissance au service des secours italiens et de l'aide à la population. A la demande d'un père, nous sommes par exemple intervenus dans une maison partiellement effondrée afin de rechercher et récupérer le dossier médical d'une petite fille sans lequel elle ne pouvait pas se faire opérer. Et nous l'avons trouvé. Nous avons aussi aidé à construire un abri à l'écart de l'artère principale pour des habitants qui voulaient s'éloigner des bâtiments par crainte des répliques".
"Ce qu'il ne faut pas perdre de vue, c'est qu'en Italie la chaîne de secours est bien structurée comme chez nous en France, même s'il nous a été parfois difficile d'avoir les bonnes informations et les bons interlocuteurs dans cette situation d'urgence d'après désastre".

Et maintenant, où allez-vous intervenir ?

"Nous nous tenons prêts à partir rapidement si une catastrophe naturelle nécessite notre intervention de par le monde. Sinon, nous avons des missions à l'étranger pour former les équipes locales sur les interventions en cas de séisme. Nous sommes allés au Mexique en mai dernier et irons au Pérou, en Equateur et en Bolivie dans les mois à venir".

L'actualité "Faits divers" vous intéresse ? Continuez votre exploration et découvrez d'autres thématiques dans notre newsletter quotidienne.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
Bretagne
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité