Changement d'heure. De l'importance pour les cyclistes d'être visible sur les routes le soir. "Je me fais engueuler tous les jours par ma femme"

Dans la nuit du 26 au 27 octobre 2024, nous allons changer d’heure. On va donc gagner 60 minutes de sommeil (à 3 h il sera 2 h) mais les jours vont raccourcir. Et ce passage à l'heure d'hiver se traduit chaque année par une hausse des accidents de la route. Les acteurs de la Sécurité routière donnent quelques conseils pour être plus visibles.

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Christian habite le centre-ville de Rennes. Il ne se déplace qu’à vélo ou à pied. Il croise beaucoup de cyclistes sans lumière. "On a l’impression que les gens n’ont pas encore pris l’habitude et ne savent pas que les jours raccourcissent. Entre chien et loup, c’est tellement dangereux", dit-il. On a croisé Christian sur le stand de l'Assurance Prévention place de la mairie à Rennes. L'association qui fédère des assureurs propose une rencontre avec les Rennais, ces 25 et 26 octobre, afin de sensibiliser les piétons, cyclistes et trottinettistes. Elle distribue des kits de visibilité, des porte-clés, flyers, stickers rétro réfléchissants et des clips chaussures lumineux. Le but est de montrer comment les usagers de la route doivent se rendre visibles, la nuit tombée, pour éviter les accidents.

+34 % d'accidents en novembre par rapport au mois d'octobre

Car avec la nuit qui tombe plus tôt, le nombre d'accidents augmente au moment du passage à l'heure d'hiver, +34 % en novembre par rapport au mois d'octobre, selon des données de l'Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR) recueillies entre 2019 et 2023.

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Et les usagers de la route, dont les cyclistes, piétons et trotinettistes le ressentent. D'après l’enquête d’Assurance Prévention menée début octobre 2024, 84% des Français se sentent vulnérables sur la route avec le changement de luminosité, et  61% estiment que le partage de la route se complique entre les différents usagers à cette période de l’année. "Certains usagers se sentent davantage en danger, en premier lieu les cyclistes (90%), suivis des trottinettistes (87%), des motocyclistes/scootéristes (86%) des piétons (74%) puis des automobilistes (66%)", rapporte l’enquête de l’association des assureurs. Et d'ajouter que 2 usagers sur 10 disent avoir déjà vécu un accident à cause d’une baisse de la visibilité.

Pierre-Yves et Isabelle habitent à Rennes. Ils ne circulent plus à vélo. "C’est trop dangereux, disent-ils, pour les vélos et aussi pour les autres usagers de la route. Nous sommes dans une phase de transition et c’est très pénible pour tout le monde". Ils expliquent qu'il y a de plus en plus de vélos sur les routes, et qu'il est parfois difficile de cohabiter. Ils espèrent que la situation s’améliore dans les prochaines années et que les uns s'habituent à la présence des autres et inversement.

Le soir, un piéton, vêtu de noir, est visible à partir de 28 mètres

Ces actions de prévention sont importantes, car le risque n'est plus à démontrer. Exemple avec ces expériences menées par la Sécurité routière. Prenez une voiture qui doit s'arrêter en urgence, de nuit, face à un piéton et un cycliste sans et avec une tenue rétro-réfléchissante. Dans les phares d'une voiture roulant à 50 km/h, un piéton est visible à seulement 28 mètres, selon la Sécurité routière, lorsqu'il est vêtu de noir. Or, à cette vitesse, un véhicule a besoin de 31 mètres pour s'arrêter. Et toujours selon l'expérience menée par la Sécurité routière, un piéton portant une tenue rétro-réfléchissante, est visible à 44 mètres. 

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Des efforts importants pour améliorer la visibilité de nuit

Un autre enquête menée par l'Assurance Prévention démontre que 3 piétons sur 10 n’empruntent pas les trottoirs. Elle montre aussi que 50% des cyclistes ne portent pas d’accessoires réfléchissants la plupart du temps et 41% ne vérifient pas leur équipement lumineux. Autre chiffre, 45% des trottinettistes n’allument pas leurs feux la plupart du temps, 38% des motocyclistes n’allument pas leurs feux et 21% des automobilistes roulent avec des vitres embuées. Il y a donc des efforts à faire de part et d'autres... Car il en va de la sécurité de tous de bien voir et d'être vu. 

Florent repartira du stand place de la mairie avec un casque et une lumière. Lui a fait le tour de France sur un longboard, il y a quelques années. Il portait un casque avec lumière à ce moment-là. Aujourd’hui, il n'en porte plus, pourtant il se rend à son travail tous les jours, avec son longboard. "Je me fais engueuler tous les jours par ma femme, parce que c’est dangereux". Avec ce nouveau casque et sa lumière, la situation pourrait s'arranger pour Florent... à la maison et sur la route.

 

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