Les pompiers d'Ille-et-Vilaine sont en grève depuis le mois de juin. Agressions, demande de reconnaissance de leur profession comme à risques, conditions de travail, qui se dégradent. Ils ont décidé d'aller au devant de la population. Le président du département Jean-Luc Chenut leur répond.
Les agressions à leur encontre se multiplient, Rennes, Saint-Malo, Épiniac, Chartres, rien que pour le mois d'octobre. Mais ce sont au total 27 agressions ou actes d'incivilité qui sont à déplorer sur le département depuis le début de l'année. Les pompiers en ont ras le casque et ont décidé de le faire savoir. Ils ont manifesté à Paris le 15 octobre dernier. Leurs conditions de travail se dégradent, leur profession n'est pas reconnu comme à risque, depuis le mois de juin, ils ont donc entamé un mouvement de grève, mais la situation n'avance pas, déplorent-ils. Ils ont donc décidé d'aller à la rencontre de la population pour expliquer leur mouvement, et d'afficher leur colère sur des banderoles au fronton des casernes ou sur les véhicules de service.
Jean-Luc Chenut condamne sur la forme les manifestations des pompiers
Le président du département, Jean-Luc Chenut, président du Sdis 35, condamne sur la forme ces pratiques "En effet, ces façons d’agir mobilisant des véhicules dédiés au service ne peuvent être acceptées et sont passibles de sanctions. Le caractère irrespectueux des slogans à l’égard de la hiérarchie ou des élus est d’autant moins acceptable que le dialogue social est permanent au sein des différentes instances et réunions de concertation organisées par le SDIS".
Leur indignation bien comprise
Mais sur le fond, il condamne aussi les agressions, "avec la plus grande fermeté". "Dans ce cadre, écrit-il, les élus et la hiérarchie du SDIS sont totalement mobilisés, chacun dans ses responsabilités, auprès des sapeurs-pompiers : dépôt de plainte systématique, accompagnement psychologique, assistance juridique, soutien de l’encadrement, prise en charge financière des dommages et intérêts en lieu et place des auteurs quand ceux-ci sont insolvables (...) Les sapeurs-pompiers ne peuvent comprendre ni accepter d’être ainsi pris pour cible alors même qu’ils se sont engagés au service de la population. Je partage et comprend leur indignation et leur ressenti face à cet état de fait inacceptable, auquel on ne peut se résigner."
La reconnaissance du métier à risque, en bonne voie
En ce qui concerne la reconnaissance du métier à risque pour les sapeurs-pompiers, ajoute t-il "celle-ci semble confortée à ce stade des négociations nationales sur les retraites. Cependant, la revendication associée, de revaloriser une indemnité liée au métier en la portant de 19% à 28% du salaire de base fait toujours l’objet de négociations au niveau national". Précisant que l'augmentation de cette indemnité représenterait un coût de 2 millions d’euros à la charge des collectivités, (soit + 4,5% des dépenses de personnel du SDIS 35).