"Il faut agir, aider, rassurer, expliquer !" Les 1.200 bénévoles des Petits Frères des Pauvres du Grand Ouest sont sur le pont, face à cette situation inédite de solitude vécue par les personnes âgées, souvent privées de visites, voire de soins à leur domicile, du fait des mesures de confinement.
Reconnue d'utilité publique, l'association laïque des Petits Frères des Pauvres est en train de mobiliser ses troupes pour assurer plus que jamais sa mission : venir en aide aux personnes âgées isolées. En Bretagne et Pays-de-Loire, 1.200 bénévoles agissent quotidiennement aux côtés de 1.200 personnes recensées pour des visites, des sorties, des vacances, des repas conviviaux.
Avec le confinement décrété pour éviter la propagation du coronavirus, les aînés ne peuvent plus recevoir de proches à leur domicile pour éviter une contamination et se retrouvent dans une solitude quotidienne. Ils deviennent alors particulièrement fragiles.
Il va falloir être imaginatif et se mettre en ordre de marche, avec nos partenaires associatifs et médico-sociaux, ainsi qu'avec les villes, les départements et l'Etat", scande Isabelle Brechet, la directrice régionale adjointe de la structure. "Nos bénévoles sont en train d'appeler par téléphone, un à un, les anciens qui sont dans nos fichiers, pour vérifier les situations difficiles. S'il y a une situation d'urgence, nous pouvons même intervenir à domicile, avec toutes les mesures de protections imposées.
Maintenir le lien social !
L'urgence, à minima, est de maintenir un lien social, en s'adaptant à toutes les situations avec le téléphone, internet. L'exemple de ces animatrices d'un EHPAD de Nantes pourrait se généraliser, avec l'organisation de visio-conférences dans les établissements.
Déjà, des particuliers se proposent, pour venir renforcer les troupes. Avec des propositions pour contacter des personnes isolées ou aller faire leurs courses. Et que penser de ces enfants comme Emma, 14 ans. Elle a envoyé son dessin aux Petits Frères des Pauvres. Un beau papy à lunettes, avec ce message :"Moi aussi je dois rester à la maison, je pense à vous !" Il sera, comme ceux que vous enverrez, adressés à nos anciens.
Des coopérations inter-associatives sont en train de se mettre en place via, par exemple Monalisa, la plateforme de mobilisation nationale contre l'isolement des aînés et sa charte d'équipe citoyenne, avec des acteurs de tous bord.
Calmer l'angoisse et expliquer !
Au-delà de l'urgence, il faut surtout calmer l'angoisse et expliquer la situation à cette population.
"Beaucoup d'entre eux ont connu 39/45. Alors quand, à la télévision, le Président déclare, pour lutter contre l'épidémie que les Français sont en guerre, cela fait écho. Il faut plus que jamais apporter à ces anciens en pleine solitude du réconfort et de l'attention !" souligne Isabelle Bréchet.
Il faut aussi expliquer la réalité de la situation, afin qu'il ne se mettent pas en danger, avec des comportements inadéquats face aux risques de contamination.
L'association Saint-Vincent de Paul se mobilise également !
Les bénévoles de l'association Saint-Vincent-de Paul d'Ille-et-Vilaine viennent également de créer une ligne d’écoute pour les personnes qui ont besoin de parler. Ils mettent donc en place une ligne d’écoute téléphonique : 02 99 36 16 19. Pour lutter contre la solitude des personnes en situation d’isolement dans la région, ils prévoient aussi, comme la Croix Rouge d'Ille-et-Vilaine, de développer les distributions de paniers-repas.