Cinq ans après, que sont devenus les migrants arrivés de la jungle de Calais en Bretagne ? Nous avons rencontré Abdel Aziz. Originaires du Soudan, lui et son épouse ont choisi de s'installer à Fougères. Le jeune homme a été régularisé et travaille dans un abattoir depuis deux ans.
En octobre 2016, il y a tout juste cinq ans, la jungle de Calais était démantelée pour des questions de salubrité. Environ 10 000 migrants, souhaitant tenter un passage clandestin vers la Grande-Bretagne, vivaient dans ce campement de fortune. Ces personnes ont alors été transférées aux quatre coins de la France.
En Bretagne, c’est le pays de Fougères qui a accueilli le plus de migrants à cette occasion. Cent cinquante ont été orientés à Beaucé, commune limitrophe de Fougères, provoquant une manifestation de 150 personnes dans laquelle pros et anti-migrants se sont mis face à face.
50 personnes installées dans le pays de Fougères
Cinq ans après, 50 d’entre eux s’y sont définitivement installés. A l’image d’Abdel Aziz. Il avait 24 ans quand il est arrivé à Fougères avec sa femme Soumia. Au Soudan, son pays natal, il suivait une formation de soudeur, mais il a choisi de tout quitter. Après l’enfer de la Lybie, il a traversé la Méditerranée pour arriver en Italie puis dans le nord de la France à Calais.
Il se souvient de son arrivée en Bretagne et des bénévoles qui l’ont soutenu : "Ils étaient avec nous tout le temps, Catherine, Jean-Yves, madame François. Tout le monde était très gentil, c’est pour ça que je suis resté à Fougères."
Vers une lente intégration
Aujourd’hui, Abdel Aziz a 29 ans, il a été régularisé il y a quatre ans et travaille dans un abattoir depuis deux ans. "Ça va, c’est un peu dur, mais j’aime bien mon chef."
Il voit toujours les bénévoles qui l’ont soutenu. Leur relation a glissé petit à petit vers l’amitié. Abdel Aziz leur rend service dès qu’il le peut. Comme un juste retour des choses.