Le réveillon du 31 décembre, ils l'ont fait ensemble. À Fougères, le campement des Gilets Jaunes s'organise depuis trois semaines. Des liens se sont créés. Rencontre.
"On a beaucoup de nourriture qui nous a été offertes, on n’en a plein les placards !" dit avec le sourire Sandrine en faisant visiter le campement des Gilets jaunes de Fougères, qu'elle coordonne.
Comme d'autres, Sandrine en a fait son QG. Elle a un emploi, un mari, deux enfants, mais trouve ici depuis trois semaine une deuxième famille. "Ce que l’on a retrouvé ici, c’est la fraternité, que l’on avait plus en fait" explique-t-elle, "c’est de se retrouver et de pouvoir discuter avec des gens, alors qu’on était tous collés derrière notre écran de télé ou d’ordinateur".
Reportage: Manon Hamiot, Jean-Michel Piron
Chaque nuit, 4 à 8 personnes dorment dans ce campement aménagé aux abords d'un rond-point. Dans la journée, d'autre les rejoignent, comme Marie-France et Françis, d'anciens profs. "On ne faisait plus grand-chose, mais par contre mon mari et moi nous avons toujours été syndiqués, sensibles aux problèmes des autres" confie Marie-France.
Au-delà des discussions sur les revendications et la suite du mouvement, c'est aussi une oreille que chacun a su trouver. Une intimité se crée, alors qu' "il y a toutes les classes sociales, des chefs d'entreprise, des handicapés, des RSA" constate Karine.
Le réveillon du 31 décembre, ils l'ont fait ensemble. Et de ce campement, nuls ne peut les déloger. car il est installé sur un terrain privé.