L’Association des Paralysés de France (APF) sort son premier baromètre de l'accessibilité des villes d'Ille-et-Vilaine. L'occasion de délivrer les mauvais et bons points aux communes pour leurs aménagements. Et des efforts sont encore à effectuer.
A l'image du baromètre de l'accessibilité réalisé au niveau national, la délégation départementale d'Ille-et-Vilaine de l'Association des Paralysés de France (APF) a évalué les villes de plus de 5.000 habitants du département. Sont exclus de cet indicateur, les communes de l'agglomération rennaise, la métropole bretonne étant évaluée dans le baromètre national où elle figure en 7e position.
La méthodologie de l'étude
Au total, 18 communes ont été l'objet d'une étude basée sur les réponses à des questionnaires envoyés aux municipalités et aux adhérents de l'APF, habitant ces villes.Le questionnaire adressé aux communes se basait sur des faits objectifs (les services de la mairie accessibles aux personnes en situation de handicap, le pourcentage de places de stationnement public réservées, l'existence d'un rapport sur l'accessibilité ...).
Le questionnaire dévolu aux adhérents reposait sur les usages et faisait plus appel à du ressenti au quotidien.
Drapeau rouge pour six communes
A l'issue de l'étude, l'APF a attribué un drapeau vert, orange, rouge ou noir à chaque commune.- 4 communes (Fougères, Liffré, Montfort-sur-Meu, Noyal-sur-vilaine) décrochent un drapeau vert, considérées comme très accueillantes pour les personnes handicapées.
- 7 villes (Cancale, Châteaubourg, Combourg, Dol-de-Bretagne, Guichen, Melesse, Redon) obtiennent un drapeau orange pour leurs efforts en matière d’accessibilité.
- 6 communes (Bain-de-Bretagne, Dinard, Janzé, Pleurtuit, Saint-Malo, Vitré) se voient attribuées un drapeau rouge car peu accessibles.
- Châteaugiron est drapée de noir, "non pas parce que la ville est mauvaise élève en terme d'accessibilité, mais parce que la municipalité, contactée à 4 reprises en 20 mois, n'a pas daigné nous répondre" explique Pascal Royer, délégué départemental de l'APF.
L'exemple de Châteaubourg
Lieu : Châteaubourg (35)
Intervenants : Teddy Rénier, maire de Châteaubourg - Pascal Royer
délégué départemental A.P.F 35 - Cécile Cottebrune, chargée de mission A.P.F 35
/ Reportage : G. Raoult - S. Lenaud
Des efforts à poursuivre
Le baromètre dressé par l'APF ne veut pas se résumer à un simple classement. Il se veut avant tout un état des lieux à réitérer dans un ou deux ans, "une base de travail et une porte ouverte pour les municipalités, afin que l'on puisse leur apporter notre aide" précise Cécile Cottebrune, chargée de mission à l'association.Pour Pascal Royer, l'accessibilité est avant tout question de bonne volonté et dans certaines villes, il y a "un manque de volonté politique, c'est très clair" assène-t-il, rappelant que la première loi d’orientation en faveur des personnes handicapées date de juin 1975, soit il y a plus de 40 ans. Et de rajouter que pour les personnes en situation de handicap, "l'usage est plus important que les normes" et que le plus souvent pour rendre un lieu accessible "il y a des possibilités d'aménagement qui ne coûtent pas obligatoirement très chères" mais "il faut avant tout la volonté de le faire".