La maire-adjointe de Redon avait reçu des "coups de pieds dans les côtes". Deux jeunes soeurs condamnées pour violences

Après l'agression de la maire adjointe de Redon, deux jeunes sœurs ont été condamnées pour des "violences" commises à son encontre en août dernier. Âgées de 21 et 19 ans, elles étaient alcoolisées le soir des faits. Elles ont été condamnées à cinq mois de prison avec sursis.

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Le tribunal correctionnel de Rennes a condamné ce jeudi 8 février 2024 deux jeunes sœurs pour les "violences" commises le 26 août 2023, à Redon (Ille-et-Vilaine), à l'encontre de l'ancienne première adjointe Delphine Penot.

Une "rixe" avait éclaté dans la soirée du samedi 26 août 2023 : cette nuit-là, Delphine Penot - alors première adjointe au maire, mais désormais limogée par Pascal Duchêne suite à un différend - était d'astreinte et avait "entendu un accident" depuis son domicile. Une jeune femme alcoolisée avait en effet "perdu le contrôle" de son véhicule après avoir "loupé le virage".

Percevant des cris au niveau du rond-point de la Place de Bretagne, l'élue s'était donc déplacée et avait constaté qu'un véhicule avait effectivement percuté le trottoir et un poteau. À son arrivée, les jeunes gens étaient en train de pousser le véhicule - dont les airbags étaient sortis - pour le mettre sur le parking.

La situation avait rapidement dégénéré : la conductrice l'aurait d'abord insultée avant de lui demander de les "aider au lieu de crier" parce qu'elle "ne servait à rien". Cette habitante de Saint-Just (Ille-et-Vilaine), âgée de 21 ans avait alors plus d'1,2 g d'alcool dans le sang ; elle lui avait ensuite "sauté dessus" avec sa sœur, une habitante de Vitré de deux ans sa cadette. L'élue avait ainsi été "jetée par terre" et avait "reçu des coups de pied dans les côtes". La première adjointe au maire était parvenue à se relever et à joindre son mari, en état de choc.

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L’adjointe voulait juste "éviter un sur-accident"

À son arrivée sur place, ce dernier aurait d'ailleurs asséné "une grande gifle" à la jeune femme, alors que "des mèches de cheveux" et des "morceaux d'ongles" avaient été retrouvés sur sa femme.

L'élue avait pour sa part soutenu n'avoir "à aucun moment porté de coups" ou "insulté" quiconque : elle avait affirmé avoir simplement voulu "aider" et "éviter un sur-accident" à cet endroit accidentogène, connu pour des rodéos urbains, ce qui n'était manifestement pas le cas en l'espèce, contrairement à ce qu'elle avait affirmé à l'époque. Elle s'était d'ailleurs vue prescrire une interruption totale de travail de deux jours.

Sa "qualité d'adjointe" - qui constitue une circonstance aggravante aux violences - était d'ailleurs "connue" dès le départ par les deux jeunes filles. Mais ces dernières l'ont contesté à l'audience, indiquant l'avoir "appris qu'à la fin" et avoir "répondu aux insultes" de l'élue.

"Elle voulait qu'on laisse la voiture, moi je voulais qu'elle parte et elle, elle ne voulait pas... Je l'ai insultée et après je suis sûre qu'elle m'a mis une claque, je lui ai tiré les cheveux et on nous a séparées", a ainsi rembobiné l'aînée des deux sœurs devant le tribunal correctionnel de Rennes. Elle avait d'ailleurs "entendu au loin" l'élue "se prendre la tête avec d'autres gens" peu avant leur propre altercation.

"Haïe pour ce qu'elle représente"

Reste que l'élue a eu "des griffures au visage" et "des douleurs costales et intercostales" : elle pleurait, s'est "sentie niée comme être humain" et "haïe pour ce qu'elle représente", a souligné son avocate Me Catherine Glon"Je ne prétends pas qu'elle a démissionné pour ça, mais dès la semaine suivante, elle a renoncé à un certain nombre de délégations pour ne plus être susceptible d'être mise de nouveau en danger."

"La dame sur qui vous tapez sort de son lit pour venir s'assurer que l'accident que vous avez déclenché ne fasse pas plus de dégâts et de victimes", a pour sa part rappelé aux prévenues le procureur de la République, qui a assuré "ne pas être en mission" ni "là pour faire un exemple" et "s'acharner" à les condamner. Il avait donc réclamé trois et cinq mois de sursis probatoire à l'encontre des deux sœurs, avec obligation de travail et d'effectuer des travaux d'intérêt général (TIG) de 80 et 100 heures dans un délai de dix-huit mois. 

Mes Alyssa Duranteau et Kévin Descamps-Guezou, les avocats de la défense, avaient pour leur part contesté la circonstance aggravante de violence commise sur "personne dépositaire de l'autorité publique". Ils avaient aussi déploré le traitement réservé à cette affaire qui aurait pu être orientée en Comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC), ce qui n'aurait "choqué personne". 

Leurs clientes sont en effet "parfaitement insérées" : elles travaillent en usine et la conductrice a déjà "été sanctionnée fortement" par les dégâts sur son véhicule, la suspension administrative de son permis et la perte de son travail, alors qu'elles n'ont aucun antécédent judiciaire. Les deux ont finalement été condamnées à cinq mois de prison avec sursis. L'aînée a aussi écopé d'une suspension de permis et d'une amende de 150 €. Les deux devront enfin verser 1 € symbolique à l'ancienne adjointe et lui payer 1.000 € de frais de justice.

SG/CB (Press Pepper)

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