"Il y a un trou dans la raquette". Violences quotidiennes, sacrifices personnels, responsabilités accrues... la dure vie des "petits" élus

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Faut-il de super pouvoirs pour être maire aujourd'hui ?
Faut-il de super pouvoirs pour être maire aujourd'hui ? ©France 3 Bretagne

Augmentation des réglementations, des responsabilités, mais aussi des violences... les élus des petites communes sont en première ligne et souvent malmenés. Sans compter les sacrifices personnels qui peuvent accompagner la fonction. Pour enrayer la crise des vocations, ils attendent des mesures concrètes.

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Depuis 2020 Pascale Gillet est maire de Baud, une commune de 6.000 habitants dans le Morbihan.

Elle se donne pleinement à la tâche et s'investit pour porter de multiples projets. Une mission qui lui prend du temps. Beaucoup de temps. Son employeur a d'ailleurs fini par lui demander de faire un choix entre son travail et son mandat. Elle a choisi le mandat. 

J'ai sans doute fait le très mauvais choix. Ce n'est pas rationnel, je vais avoir un trou dans la raquette au niveau de ma carrière professionnelle, puisque le mandat d'élu n'est pas comptabilisé dans la retraite.

Pascale Gillet, maire de Baud (56)

Être maire à plein temps, c'est en effet avoir un trou de six ans dans ses cotisations retraites, car un maire ne touche pas un salaire, mais une indemnisation. 1 545 euros par mois pour la maire de Baud qui a de l'énergie, mais qui doute aussi parfois : " C'est sûr que vous n'êtes pas rémunéré en fonction du temps que vous passez, mais surtout il y a plein de "comités anti-tout". La charge mentale est lourde et forte et il y a beaucoup d'agressivité. Ça devrait glisser, mais ça ne glisse jamais."

"On n'a pas de diplôme de maire"

Depuis 2020, 1 032 élus ont ainsi jeté l'éponge dans le Morbihan, dont 11 maires. La conséquence d'agressions, mais aussi d'une complexité de la fonction, toujours plus forte. Fabrice Robelet, le président de l'association des maires de France dans le Morbihan explique qu'en étant élu, "d'une minute à l'autre vous avez les clefs du camion, et vous ne savez pas le conduire, et c'est ça qui est un peu brutal. On apprend en marchant, on ne sort pas d'écoles, on n'a pas un diplôme de maire".

On apprend en marchant, on ne sort pas d'écoles, on n'a pas un diplôme de maire.

Fabrice Robelet, président de l'AMF dans le Morbihan

Une association pour aider les élus

En Bretagne, il existe néanmoins une association unique en France, l'ARIC. Elle est là pour accompagner les élus et leur propose de nombreuses formations : de la prise de parole en public à l'élaboration d'un budget communal. Mais par manque de temps, peu d'élus suivent ces formations. 

Face à l'urgence de la situation, et pour éviter une crise des vocations, le Parlement doit travailler dans les prochaines semaines sur un véritable statut du maire.

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