Vent, pluie, grêle mais aussi douceur actuelle : les conditions météo de ces derniers jours impactent directement les maraîchers. Dans le nord de l'Ille-et-Vilaine, des serres ont été endommagées par la tempête Dennis. Les cultures souffrent de l'humidité et de températures particulièrement élevées
Thomas et Léna n'avaient jamais vu ça. Sept rangées de patates douces réduites à l'état de bouillie, après plusieurs semaines de fortes pluies.
Ce couple de maraîchers, installé en agriculture biologique depuis dix ans à Rives-du-Couesnon, a également perdu une tonne de courges.
Au total, ils chiffrent leur manque à gagner à plus de 6000 euros.
"Les patates douces ont pris beaucoup de pluie tout au long de l'automne et de l'hiver et lorsqu'on les a sorti elles étaient toutes pourries à cause d'un champignon du sol" explique Thomas Jagu.
Une douceur exceptionnelle en plein hiver
Les deux maraîchers cultivent des légumes de saison, anciens, et exotiques, sur 2 hectares en plein champ et sous 2000 m2 de serres. Ils constatent que de nombreuses cultures sont en avance à cause des températures exceptionnellement élevées enregistrées cet hiver.
Cette douceur entraîne une prolifération de pucerons qui attaquent les jeunes pousses cultivées sous la serre.
"Il a fait tellement froid que les pucerons se sont propagés anormalement, avec beaucoup de dégâts", constate Lèna Marti Perales.
Aucun dégât en revanche pour leur mandariniers et citronniers. En raison de la douceur ambiante, les maraîchers ont pu récolter cet hiver la floraison tardive qu'ils perdaient habituellement à cause du gel.
Des serres arrachées
Les caprices de la météo n'ont pas épargné les serres de plusieurs agriculteurs à La Bouëxière, au nord de Rennes.
Ce dimanche matin, la passage de la tempête Dennis a littéralement soulevé la serre de Gérard Camus, maraîcher horticulteur et producteur de sapins.
Les arceaux sont en partie tordus ou sectionnés. En 25 ans d'exercice, Gérard n'avait jamais subi un tel déchainement des éléments.
"On a subi la tempête de 1999 sans problème, et là celle-ci était annoncée nettement moins forte", s'étonne l'agriculteur qui s'apprêtait à mettre en culture salades et radis sous la serre endommagée.
Gérard Camus va devoir la remplacer pour un coût estimé à près de 20 000 euros.