L'ancien ministre Nicolas Hulot, résidant à Saint-Lunaire (Ille-et-Vilaine), est actuellement entendu à Paris par les enquêteurs. En novembre 2021, une enquête avait été ouverte après la diffusion d'un reportage d'Envoyé Spécial, dans lequel six femmes accusaient l'ancien animateur de télévision.
Nicolas Hulot est entendu ce mardi 24 mai, en audition libre, par les enquêteurs de la Brigade de protection des mineurs (BPM) à Paris, sur des soupçons de viol et d'agressions sexuelles, a confirmé le parquet sollicité par l'AFP.
L'ex-animateur de télévision et ancien ministre de la Transition écologique, âgé de 66 ans, serait arrivé à la BPM en début d'après-midi, peu avant 14H00, à bord d'un taxi aux vitres teintées.
Le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire pour viol et agressions sexuelles le 26 novembre 2021, après la diffusion sur France 2 d'un reportage d'Envoyé Spécial.
Une plainte déposée
Dans ce reportage, six femmes accusaient Nicolas Hulot de violences sexuelles qui auraient eu lieu entre 1989 et 2001. Trois d'entre elles témoignaient de faits allant de baisers par surprise à une tentative de fellation forcée qui aurait été imposée à l'une d'entre elles, mineure à l'époque.
Une quatrième, la militante écologiste Claire Nouvian, racontait avoir été mise en garde par l'entourage "politique" de Nicolas Hulot avant un tournage en 2008, afin qu'elle évite de se retrouver seule avec lui.
Deux autres femmes, l'ancienne animatrice Maureen Dor et une ex-employée de TF1, avaient, elles, transmis à Envoyé Spécial des témoignages par écrit concernant des agressions sexuelles.
Dans cette affaire, au moins une plainte a été déposée par la femme qui était mineure au moment des faits qu'elle dénonce. Elle a été entendue par les policiers "peu après l'ouverture de l'enquête préliminaire", selon une source proche du dossier.
Un retrait définitif de la politique
Devançant la diffusion de ce documentaire, l'ancien ministre de l'Ecologie avait réfuté les accusations la veille, le 24 novembre 2021, sur BFMTV. "Ni de près ni de loin je n'ai commis ces actes, ces affirmations sont mensongères", avait-il affirmé. "Je n'ai jamais contraint qui que ce soit", avait-il ajouté, annonçant quitter "définitivement la vie publique".
Nommé ministre de la Transition écologique lors du premier quinquennat d'Emmanuel Macron, il avait démissionné fin août 2018 en dénonçant le manque d'avancées sur l'environnement.
L'hebdomadaire Ebdo avait révélé quelques mois auparavant que l'ex-animateur avait fait l'objet en 2008 d'une plainte pour un viol commis en 1997, classée sans suite pour cause de prescription. La plaignante s'était avérée être Pascale Mitterrand, petite-fille de François Mitterrand. Nicolas Hulot avait également rejeté ces accusations.