En mars 2016 s'ouvrait le lieu de vie de Crets-Péclets à Pleugueneuc (35). La Fondation de l'Armée du salut a aménagé une grande maison pour y accueillir des adolescents en difficultés. Problèmes familiaux, judiciaires, scolaires... ici, ces jeunes disposent de quelques mois pour se reconstruire.
La vie ressemble parfois à un combat. Gino le sait : s’il lui est arrivé de boxer sur un ring, le jeune homme a aussi pris des coups dans sa vie quotidienne, notamment sur le plan judiciaire. Il y a quelques jours, il est arrivé au lieu de vie de Crêt-Péclet, à Pleugueneuc dans le nord-ouest de l’Ille-et-Vilaine.Gino a lâché ses amis et sa ville pour se mettre au vert quelque temps. Il décrit le lieu de vie comme une opportunité de se réinsérer, de se former. « Normalement, je vais aller en remise à niveau scolaire, souligne-t-il. Faut qu’à un moment ou un autre je décroche en diplôme, que je le montre à ma mère pour qu’elle soit heureuse, que je construise une famille dans dix, vingt ans ! »
Tisser des liens
Face à lui, David Guillo esquive, guide, conseille. Boxer ou faire un gâteau au chocolat, ici l'important est de se parler, de rire, de redonner confiance en l'adulte. « Lorsqu’un jeune arrive ici, [il faut] commencer par tisser du lien, être accueillant. Et ne pas aller chercher un jeune sur son histoire : c’est lui qui va nous en dire au fur et à mesure, » assure le coordinateur de la structure. La grande maison, aménagée par les soins de la Fondation de l'Armée du salut, accueille cinq pensionnaires, âgés de 14 à 17 ans.
J’ai pas envie de rester à rien faire, à galérer !
De son côté, Thierry Chevallier s’entretient avec un jeune concernant son futur parcours professionnel. « Lorsque l’on répète à quelqu’un qu’il est mauvais, il y croit. Notre but, c’est de faire émerger les compétences, mêmes infimes, » soutient le chef de service éducatif de l’Armée du salut. Petit à petit, avec l'aide des permanents, les pensionnaires se reconstruisent et tentent de trouver leur chemin professionnel.
Commencer une vie plus paisible
Chacun arrive aux Crêts-Péclets avec son histoire. Il y est accueilli sans jugement. « Je suis plus autonome, remarque Jérémy. J’avais fait une dépression dans mon ancien foyer, c’était pas terrible… Ici je réapprends à me lever tôt, à faire des activités la journée ». Hugo acquiesce : « J’ai pas envie de rester à rien faire, à galérer. J’ai envie de travailler, me faire un peu d’argent et faire ma vie ».
La vie est parfois un combat mais les blessures guérissent. Gino, Jérémy, Hugo et les autres quitteront un jour le lieu de vie pour commencer, justement, une vie plus paisible.