Plusieurs familles de réfugiés accueillies dans des paroisses d'Ille-et-Vilaine

Bretagne, terre d'accueil des migrants. Le pape François a appelé, dimanche, chaque paroisse à accueillir une famille de réfugiés. Le diocèse de Rennes s'apprête à relayer cet appel auprès de ses paroisses et communautés religieuses. Mais déjà, une demi-douzaine reçoivent des réfugiés. 

Irakiens souvent, ils ont fui les régions de Mossoul ou Maaloula lorsque la ville est tombée aux mains de l'Etat Islamique en juin 2014. D'abord réfugiés à Erbil (région autonome du Kurdistan irakien), ils sont arrivés en France il y a plusieurs mois. Beaucoup sont chrétiens ​(minorité persécutée par les mouvements djihadistes en Irak et en Syrie) mais pas tous. "Nous accueillons des personnes de toutes confessions", précise Vincent Hallaire, délégué à la pastorale des migrants pour le Diocèse de Rennes. 

Pour l'heure, une demi-douzaine de paroisses du diocèse mène un projet d'accueil de réfugiés du Proche-Orient, projet abouti ou en cours. La plupart de ces familles sont accueillies à Rennes (paroisses Sainte-Jeanne-d'Arc, Saint-Paul et Saint-Augustin) et dans des communes voisines. Un projet d'accueil est en cours à Vitré.

"L'accueil de l'étranger est une valeur évangélique"

A la suite de l'appel du souverain pontife, le Diocèse s'apprête à solliciter l'ensemble de ses 70 paroisses, "dans la mesure de leurs possibilités", insiste Vincent Hallaire. "L'accueil de l'étranger est une valeur évangélique, poursuit-il. Reste qu'une telle démarche est un vrai engagement qui doit s'inscrire dans une certaine durée. Il ne suffit pas, sous le coup de l'émotion, de dire: "Tiens, j'ai un toit, un peu d'argent et plein de bonne volonté" ! Ces familles arrivent très démunies matériellement et psychologiquement. D'où la nécessité de trouver, à leurs côtés, une équipe de bénévoles bien organisée et, dans l'idéal, avec plusieurs compétences."



Une équipe de bénévoles pour accompagner

Ainsi, à Saint-Grégoire (Ille-et-Vilaine) près de Rennes, la paroisse Saint-Jean Paul II y travaille depuis six mois. Une association s'est créée et, depuis mai 2015, elle accompagne une famille irakienne. Pour un loyer symbolique, la commune met une maison à leur disposition. Tout le reste; ce sont les bénévoles qui gèrent: accompagnement humain, démarches administratives. Tout l'été, ils se sont relayés pour enseigner des rudiments de français. Cela a notamment permis aux enfants de faire leur rentrée à l'école. L'obtention des papiers étant facilitée par l'Etat pour ces migrants ayant fui la guerre, toute la famille dispose désormais de permis de séjour. Un sésame indispensable pour permettre aux parents de retrouver un emploi et une certaine autonomie financière. Meurtrie, cette famille tente de se reconstruire en toute discrétion.

A Vitré, "l'accueil des étrangers est une longue tradition", souligne le maire de la ville, Pierre Méhaignerie. "En lien avec l'Eglise et des associations catholiques, nous accueillons déjà 5 familles soudanaises. Dans quelques jours, nous recevrons des Chrétiens d'Orient".

"Nous nous sentons encouragés à agir avec encore plus de détermination"


Ce lundi soir, l'Archevêque de Rennes, Mgr d'Ornellas, qui participe pour deux jours à la Commission permanente des évêques à Paris, s'émeut dans un communiqué:
"Le cri du pape François "j'ai honte!" devant la mort de migrants résonne en moi de plus en plus fortement. Le Pape attire encore une fois notre attention sur nos frères et sœurs qui cherchent refuge, souvent des familles. Nous nous sentons encouragés à agir avec encore plus de détermination. Nous allons relire ce qui a été fait dans tout le diocèse pour envisager un nouvel engagement vis-à-vis de familles de réfugiés.  Beaucoup de chrétiens sont investis auprès de personnes migrantes, dans un accueil et un accompagnement qui ne peuvent être d'un instant mais qui demandent fidélité et compétences dans la durée."
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