Opération escargot, raffineries et dépôts pétroliers visés : des routiers ont débuté ce lundi à l'aube un mouvement reconductible contre la réforme du travail, avec de nombreuses actions en régions. En Ille-et-Vilaine, le dépôt de Vern-sur-Seiche est partiellement bloqué.
Tôt lundi matin, des actions ont été menées au Havre, à Rouen, Caen, Bordeaux, La Rochelle, Marseille, Lyon ou encore Nantes, d'après des responsables CGT et FO. Elles "se mettent en place tranquillement" partout en France, selon Bruno Lefebvre de FO, qui a toutefois relevé une situation "plus tendue" à Bordeaux et surtout à Donges (Loire-Atlantique), près de Nantes. Là-bas, plusieurs dizaines de manifestants (routiers, syndicalistes, salariés d'Airbus et quelques zadistes) étaient contenus par les gendarmes sur un rond-point proche de la raffinerie Total, a constaté une correspondante de l'AFP. "Les camions qui arrivent au rond-point sont redirigés vers la 4-voies. Quelque part la gendarmerie fait notre travail car la route est bloquée, cela crée même plus de perturbations", a commenté Pascal Bodin (FO). D'après lui, les accès aux sites sont "possibles mais limités".
Jeu du chat et de la souris en Ille-et-Vilaine
Près de Rennes, 70 à 80 routiers se sont positionnés aux abords du dépôt de Vern-sur-Seiche, selon FO qui a évoqué une charge des gendarmes assez "rude" à 05H15. L'ambiance était un peu "tendue", d'après un syndicaliste.
#blocage cgt/fo devant le dépôt de #vern #Rennes depuis 5 h,. Ici tension avec les forces de l' ordre. Ttes les issues ne sont là bloquées pic.twitter.com/TEarcOijYU
— Gilles Le Morvan (@GillesLeMorvan_) September 25, 2017
À 8 h 45, l'ambiance est redevenue calme. Selon notre journaliste présent sur place, on est dans un jeu du "chat et de la souris". Les routiers ont tenté de bloquer l'axe de la route d'Angers mais ont été délogés par les forces de l'ordre.
À Caen, une "opération escargot" a été menée sur la rocade par "une quarantaine de véhicules" légers d'après la CGT, moitié moins selon la préfecture. La police a ensuite mis fin à une tentative de barrage filtrant devant un centre routier, la pluie rendant dangereuse toute entrave à la circulation. Environ "50 personnes" se sont aussi rassemblées devant un terminal pétrolier à Grand-Quevilly, près de Rouen, d'après la CGT.
Dans le Nord, une tentative de blocage du dépôt pétrolier de Douchy, près de Valenciennes, a échoué, celui-ci étant protégé par les forces de l'ordre. Des sources syndicales ont évoqué une action à la plateforme multimodale de Dourges (Pas-de-Calais), principal centre logistique de la région. "Ca circule difficilement sur l'autoroute" à cet endroit, a indiqué Sandy Penne (CGT). Dans la nuit, une trentaine de routiers ont bloqué les poids lourds sur l'autoroute A22 tout près de la Belgique.
La mobilisation est "à la hauteur de nos attentes", a déclaré Jérôme Vérité de la CGT-Transports, depuis le port de Gennevilliers (Hauts-de-Seine) où une cinquantaine de manifestants étaient présents. A La Rochelle, "les dépôts de carburants sont fermés", et une action est menée à un péage près de Lyon, a-t-il ajouté. Près de Marseille, au dépôt pétrolier de La Mède, "rien ne rentre et rien ne sort", a affirmé Fabrice Michaud de la CGT. Selon lui, des "plateformes logistiques sont aussi visées" par une "petite cinquantaine" de grévistes.
Un mouvement reconductible
Les routiers CGT et FO ont appelé à une grève reconductible contre la réforme du travail qui risque, selon elles, d'affaiblir les protections des salariés et de diminuer leur rémunération. Ils ont également exprimé des inquiétudes quant à la révision de la directive européenne sur le détachement. Des revendications salariales sont aussi exprimées, notamment de la part des conducteurs de matière dangereuse.