1 500 salariés d'Alcatel-Lucent se sont rassemblés mardi à Paris, en présence des chefs de file de la CFDT et de la CGT, Laurent Berger et Thierry Lepaon, pour manifester contre le plan visant à supprimer 900 postes au sein du groupe. Parmi les manifestants, les Bretons étaient nombreux.
Deux cars sont partis tôt ce mardi matin, emmenant des salariés Alcatel de Rennes et Lannion, direction Paris. L'intersyndicale a en effet appelé à se mobiliser, suite à l'annonce le 8 octobre dernier d'un plan social prévoyant 900 suppressions d'emplois en France. Deux sites, à Rennes et Toulouse, vont purement et simplement fermer. Le groupe va supprimer 10 000 postes dans le monde.
"Alcatel, une entreprise aïe teck"
A Rennes, 120 personnes, la plupart des ingénieurs, travaillent sur le site de recherche et développement. Ils étaient en tête de cortège à Paris, au son du biniou, selon Eric Petit qui manifestait comme deux de ses collègues, habillé "en squelette pour symboliser le champs de ruines qu'est en train de mettre en place Alcatel". "Les salariés sont liquidés sur l'autel de la finance et à la suite d'erreurs stratégiques énormes de nos responsables successifs", a-t-il dit. Derrière des banderoles sur lesquelles on pouvait lire "Alcatel, une entreprise aïe teck" ou "Un plan à la Combes", du nom du directeur général Michel Combes, les salariés d'Orvault (Loire-Atlantique), venus en nombre, portaient des gilets noirs faits avec des sacs poubelle, ornés de croix blanches dans le dos."En France, il y a tout juste un an, le groupe a déjà supprimé 1 430 emplois et aujourd'hui, alors que le plan social n'est pas achevé, c'est 900 postes nets qui disparaissent. Les gens sont en colère, en sept ans nous aurons perdu la moitié des effectifs", a affirmé Hervé Lassalle (CFDT), porte-parole de l'intersyndicale. Ils étaient environ 1.500 en fin de matinée, près de l'esplanade des Invalides, à avoir répondu à l'appel de l'intersyndicale CFDT, CFE-CGC et CGT. En tout, 25 bus, dont 2 de rennes et 4 de Lannion, ont convoyé des salariés depuis les sites de province.
Alcatel-Lucent: trois opérateurs télécoms ont accepté de faire preuve de "patriotisme"
Le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, a assuré mardi que trois des quatre opérateurs télécoms français avaient accepté de faire preuve de "patriotisme"vis-à-vis de l'équipementier en difficulté Alcatel-Lucent, lors des questions à l'Assemblée nationale. Interrogé sur les difficultés que traverse l'équipementier franco-américain, le ministre a assuré que la solution passerait "par une remobilisation de l'ensemble des opérateurs européens et leur capacité de faire preuve d'une une sorte de patriotisme européen. C'est-à-dire d'abord adresser leurs commandes à des équipementiers télécoms européens". M. Montebourg a également indiqué qu'avec la ministre déléguée à l'économie numérique Fleur Pellerin, ils avaient "demandé à nos quatre opérateurs téléphoniques dans le mobile de prendre des décisions qui soient davantage patriotiques". "Trois d'entre eux nous ont déjà répondu positivement. Nous attendons le quatrième et nous ne serons pas déçus, je l'espère", a-t-il déclaré. "Seul Orange joue le jeu et est un partenaire historique d'Alcatel-Lucent. SFR utilise faiblement" du matériel "d'Alcatel-Lucent dans ses réseaux mobiles. En revanche Free et Bouygues n'ont rien d'Alcatel-Lucent dans le mobile", avait assuré Mme Pellerin il y a une semaine en demandant à ces opérateurs d'avoir un comportement "vertueux et patriote" envers l'équipementier.