Ce 23 mars, en entrant dans le pollinarium, les jardiniers ont constaté que la saison était lancée. Un petit rayon de soleil et voilà les pollens des bouleaux prêts à s’envoler ; ceux du plantain flottent déjà dans l’air depuis une semaine. Grâce à ce pollinarium, les jardiniers peuvent donner l’alerte pour éviter trop de Atchoum… Explications.
"Quand il y a des pollens, ça me brûle les yeux, j’ai le nez qui coule et ça me fait pleurer", confie Li-Seng. Alors ce matin, le jeune garçon déambule avec ses parents dans les allées du pollinarium, exceptionnellement ouvert au public ce 23 mars, pour essayer de comprendre cette drôle de chose qui lui tombe dessus tous les ans à la même période.
Un jardin-sentinelle
Depuis 2016, le pollinarium de Rennes sert de sentinelle pour les personnes allergiques. Seize espèces de végétaux ont été plantées, "les plus embêtantes", décrit Julien Roux, responsable de la maintenance des Jardins de Rennes, comprenez, les plus allergisantes, celles qui provoquent le plus de désagréments.
Sept arbres, dont l’aulne, le bouleau, le chêne ou le noisetier, et neuf plantes, des herbacées et les terribles graminées, comme le vulpin ou le dactyle qui piquent tant les yeux.
Le printemps est là et les premiers pollens de bouleau aussi! #pollens #allergies pic.twitter.com/4QikVj8IbH
— Réseau National de Surveillance Aérobiologique (@rnsa_pollen) March 22, 2024
Tous les jours, les jardiniers surveillent l’évolution de chaque espèce et préviennent les médecins allergologues dès que l’une d'elles s’apprête à lâcher son pollen dans l’air.
La moitié de la population mondiale bientôt allergique
Aujourd’hui, 25% de la population mondiale souffre d’allergies, explique Julien Roux. Et l’Organisation Mondiale de la Santé prévoit que ce sera bientôt le cas de la moitié d’entre nous.
"Avant la Révolution industrielle, et donc de la pollution massive de l’air, on comptait très peu de personnes allergiques (moins de 2% de la population), certains avaient un petit rhume des foins, sans plus… mais avec les polluants qui sont venus enrober les pollens, on a décuplé leurs effets. Les pollens se décomposent plus facilement et s’enfoncent plus profondément dans nos bronches", détaille Julien Roux, avec l’effet que l’on connaît !
Prévenir pour mieux soigner
"Quand on voit que du pollen commence à tomber des chatons de saule ou de n’importe quelle autre plante, on donne l’alerte, précise Audrey Maurin, jardinier- botaniste à la Ville de Rennes. Cela permet de dire aux patients, commencez votre traitement, les pollens de telle espèce, à laquelle vous êtes sensible, arrivent Et cela permet aussi, quand cette période de pollinisation s’achève, de cesser de prendre des médicaments."
La bonne nouvelle, c’est que c’est la fin du pollen du noisetier… la mauvaise, c’est que c’est le début pour le plantain, le saule, l’aulne, le bouleau et que les graminées vont démarrer… La saison des pollens est longue. Elle dure de janvier à novembre !
Quelques conseils avant de sortir les mouchoirs
"Au printemps, quand arrive le pic, pensez à vous rincer les cheveux après une promenade, évitez de faire sécher votre linge dehors et prenez votre mal en patience, conseille Julien Roux. Le vent peut emmener certains pollens sur des kilomètres. Le pollen de bouleau peut ainsi parcourir jusqu’à 30 kilomètres. Inutile donc d’implorer son voisin d’abattre son arbre, vous ne pourrez jamais faire couper tous les bouleaux des alentours."
Voici les bons gestes à suivre pour se protéger des pollens et limiter votre exposition : consultez régulièrement la carte de vigilance des pollens sur notre site internet, rincez vos cheveux le soir, aérez les logements avant le lever et après le coucher du soleil si possible... pic.twitter.com/f4c5lNDrzc
— Réseau National de Surveillance Aérobiologique (@rnsa_pollen) February 15, 2024
Pour être informé de la présence des pollens : Alerte pollens
(avec Gilles Le Morvan)