Mathieu Desailly et Vincent Gadras démontent des instruments de musique pour, comme une autre vie, créer des insectes animés. Un « bestiaire utopique » qui s’expose jusqu’au 10 avril à l’écomusée de Rennes.
« Insecte, étymologiquement, cela vient d’in secto, ce qui segmente ». Mathieu Desailly explique cela à un public de curieux, au milieu de fûts de batterie qui jonchent le sol d’un hangar de l’écomusée, entre la porcherie et le poullailler.
Un endroit rêvé pour installer son bestiaire et créer la surprise au détour d’une balade du dimanche.
« Les cylindres, et leur côté noir et vernis, nous a naturellement tourné vers la famille des coléoptères » explique Vincent Gadras. Celui-ci nécessitera plus de 200 heures et quelques contorsions intellectuelles. La règle du collectif « Tout reste à faire », n’incorporer à l’installation que des pièces issues d'instruments de musique.
Le Méloé, qui n’a pas encore de nom de scène, rejoindra le bestiaire exposé dans une salle de l’écomusée de Rennes. « Ce qui est intéressant, c’est ce changement d’échelle » explique Mathieu défailli, « on se retrouve avec des insectes qui pour nous sont gigantesques, et qui prennent vie, qui émettent des sons ».
Effectivement, lorsque l’on s’approche d’une araignée qui fut « une mandoline, un ukulélé, deux synthétiseurs et trois trompettes », celle-ci s’anime et émet une petite musique mandibulienne composée par David Chalmin.
Les trois complices du collectif « Tout reste à faire » se sont lancés dans cette entreprise de recyclage, ou plutôt de réincarnation, d’instruments de musique à bout de souffle. Ainsi un harmonium d'église et un violoncelle combinés ont donné naissance à une punaise, pendant que deux pianos se sont unis pour donner une sauterelle.
D’autres bestioles attendent vos dons de vieux instruments pour prendre vie. Ceux d’Anima (ex) musica attendent votre visite jusqu’au dimanche 10 avril, dans le cadre des « Dimanches à Rennes ».
Mathieu Desailly créé de pas si petites bêtes à partir d'instruments de musique recyclés.