L'ancien ministre de l'Intérieur, Manuel Valls (2012-2014) a donné des explications sur les raisons pour lesquelles la famille de l'auteur de l'attentat islamiste de ce 13 octobre à Arras, n'avait pas été expulsée début 2014, alors qu'une procédure d'expulsion familiale était engagée.
Ce vendredi à Arras, Mohammed Mogouchkov, 20 ans, a mortellement poignardé un enseignant et fait trois blessés devant un collège-lycée.
L'agresseur, d'origine Ingouche, avait passé plusieurs années en Bretagne (de 2008 à 2015) avec sa famille avant de s'installer dans le Pas-de-Calais.
Alors que cette famille était installée en Ille-et-Vilaine, le couple et ses 5 enfants avaient été interpellés le 18 février 2014 à 6h du matin par la police des frontières. Les 7 Ingouches, dont le jeune Mohammed, alors âgé de 11 ans et scolarisé en CM2, avaient été envoyés directement à l’aéroport de Saint-Jacques-de-la-Lande près de Rennes, où un avion spécialement affrété les attendait pour les renvoyer à Moscou. Arrivés en soirée à Paris, ils avaient été remis en liberté par les autorités. À l'époque, de nombreuses associations et personnalités politiques locales étaient montées au créneau.
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Une expulsion qui ne respectait pas la circulaire Valls
Dans un entretien accordé à nos confrères du Télégramme, l'ancien ministre de l'Intérieur Manuel Valls (2012-2014) a expliqué pourquoi la famille de Mohammed Mogouchkov n'avait pas été expulsée début 2014.
"Moi, je ne suis pas intervenu directement" pour annuler la procédure d'expulsion, a précisé l'ancien ministre socialiste. Concernant l'importante levée de bouclier des associations, il a ajouté : "Ils sont montés au créneau auprès de mon équipe. Mon cabinet a alors examiné le dossier et a considéré que cette expulsion ne respectait pas la circulaire dite Valls. La famille était en effet sur le sol français depuis plus de cinq ans et les enfants, dont une en bas âge, étaient scolarisés et parlaient français".
Manuel Vals a également affirmé que la fratrie et le couple ne faisaient pas l’objet d’un signalement particulier et ne posait aucun risque de trouble à l’ordre public.