Depuis 2015, la société Enez Aval porte un projet de parc d'attractions autour des légendes arthuriennes à Guipry-Messac, en Ille-et-Vilaine. Vu "le contexte polémique" de cette implantation, la société a décidé vendredi de s'orienter vers un autre site en Bretagne, plus "adapté".
"Il y a manifestement aujourd'hui un contexte qui rend une future réalisation du parc impossible sur le site de Cormeré à Guipry-Messac. La fronde unanime des syndicats agricoles et l'opposition qui se cristallise autour de ce dossier ne permettent plus de réunir les conditions de cette implantation" nous explique Aurélien Loro, le porteur de projet du parc Avalonys, confirmant une information de Ouest-France. "Pour la tranquillité de Guipry-Messac et pour la nôtre, il est plus serein de le faire ailleurs".Ce projet de parc d'attractions sur les légendes arthuriennes a pour ambition de devenir "le premier site touristique payant" de la région à l'horizon 2022, tablant sur 500 000 visiteurs dès la première année.
Les 80 hectares de terres retenues à Guipry-Messac depuis 2015 par la société Enez Aval pour implanter son parc faisaient l'objet depuis plusieurs mois d'une opposition farouche d'agriculteurs et d'habitants alors que les élus locaux y voyaient une opportunité de développement économique. Vendredi 30 mars, les syndicats agricoles avaient une nouvelle fois affiché leur unité face au projet.
Un autre site, plus "adapté" en Bretagne
Mais ces derniers mois, "la forte médiatisation du projet a permis de rentrer en contact avec plusieurs collectivités et particuliers, qui nous ont proposé des terrains pouvant accueillir le parc" explique Aurélien Loro. "Après un travail pour confirmer ce nouveau choix, la décision a été prise vendredi par tous les associés de la société d'abandonner le site de Guipry-Messac et de porter le projet sur ce nouveau site" ajoute-t-il. Un nouveau site "où le foncier sécurisé est adapté aux activités de tourisme et où la procédure de lancement nous est assurée", permettant d'aller plus vite dans l'implantation du parc à l'horizon 2022.Selon Aurélien Loro, le nouveau site prévoit une emprise foncière équivalente à celle de Guipry-Messac. Et même si des études doivent adapter et faire évoluer le parc en fonction du site, "l'ADN du projet reste le même". Pas d'information sur la localisation du nouveau site si ce n'est que "ce sera toujours en Bretagne" précise seulement Aurélien Loro.
Pour Thierry Beaujouan, le maire de Guipry-Messac, prévenu par mail par Aurélien Loro, "c'est dommage pour le territoire. Il aurait été possible de trouver une solution sur 50 hectares pour le parc et le reste pour que les agriculteurs continuent d'exploiter des terres". Et d'ajouter "tout le monde avait à y gagner".
De son coté, l'association La Puce de Cormeré, créée par des sympathisants hostiles au parc à Guipry-Messac, s'est félicitée sur Twitter de l'annonce de l'abandon du projet.
"La Puce est ravie de cette nouvelle et souhaite œuvrer au développement de projets touristiques et culturels dans le respect de l’environnement. Elle espère vivement que les terres soient cédées aux agriculteurs au plus vite et remercie tous ses soutiens." #Avalonys
— La Puce (@lapucedecormere) April 3, 2018
Un parc sur le thème des légendes arthuriennes
Le parc "connecté" porté par la société costarmoricaine Enez Aval, s'appuie sur les dernières technologies. Estimé à 100 millions d'euros, il pourrait créer des dizaines d'emploisC'est qu'Avalonys, nom inspiré de la cité engloutie d'Ys et de l'île d'Avalon, lieu où est emmené le Roi Arthur après sa dernière bataille, promet à l'horizon 2022 de voir des dragons volant au-dessus des champs grâce à des casques de réalité virtuelle. Les visiteurs lancés dans la quête du Graal auront des énigmes à résoudre pour débloquer des passages secrets.