Bénévolat en période de Covid : beaucoup de temps à donner mais moins d'actions

Le reconfinement modifie les besoins en bénévoles. Si les gens sont plutôt dans une dynamique d'engagement, avec beaucoup de nouvelles personnes prêtes à s'investir, en face les besoins sont plus limités et surtout plus contraints. Petit tour d'horizon à Rennes.

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"Actuellement, nous avons des offres en bénévolat pour la grande collecte de la Banque alimentaire à la fin du mois de novembre par exemple, ou pour l'aménagement des locaux d'une épicerie Vrac de produits bios. Au mois de septembre, on avait plutôt privilégié les actions en extérieur, des maraudes, des actions de jardinage, de réapprentissage du vélo, mais beaucoup de ces actions se sont arrêtées. Il a fallu se réorganiser", explique Pierre Marchessou, co-fondateur de la plate-forme rennaise TiKare.
 

Un site pour proposer du bénévolat sur Rennes


Avec Jérémy Torel, ils ont lancé au mois de septembre TiKare, pour la ville de Rennes. Un site, qui recense les offres en bénévolat, pour des actions construites directement avec les associations et dont les besoins sont clairement identifiés. Aujourd'hui le site compte entre 100 et 150 bénévoles, qui s'inscrivent pour répondre à des offres, le plus souvent très ponctuelles, et correspondant à des missions particulières.

TiKare travaille "avec les associations qui ont un impact positif", précise Pierre Marchessou, c'est à dire qui agissent autour du "vivre ensemble, de la solidarité ou de l'environnement, mais beaucoup de ces actions sont souvent aussi prétexte au lien social."  Jérémy Torel recense d'ailleurs les initiatives locales pour pouvoir s'y retrouver en cette période.
 

"Plus d'offres que de besoins en bénévoles"


Le reconfinement change en effet la donne. Même si le bénévolat ne connaît pas vraiment de crise. "Il n'y a pas de difficulté à mobiliser. Les gens sont plutôt dans une dynamique d'engagement", analyse encore Pierre Marchessou.

Ce que confirme René Mélou, président de France Bénévolat 35, "Aujourd'hui comme lors du premier confinement, il y a 40 à 50 % de personnes en plus qui cherchent à s'investir, mais en réalité il y a plus d'offres, que de besoins en bénévolat". Car beaucoup d'associations ont dû stopper leurs activités, leurs locaux ont dû fermer leurs portes.
 

Certains arrêtent et d'autres arrivent


"Comme lors du premier confinement, d'un côté nous avons perdu une ressource en bénévoles, parce que de nombreuses personnes ont hésité à poursuivre leur action, beaucoup de retraités, en particulier qui ne veulent pas s'exposer, remarque René Mélou, mais de l'autre, il y a aussi la prise de conscience pour des non bénévoles de donner de leur temps, c'est ce qu'on appelle nous, des primo-bénévoles." Et manifestement ils sont plus nombreux que ceux qui arrêtent.
 

Des besoins pour l'urgence sociale et l'aide alimentaire


Si de nombreuses personnes ont davantage de temps libre et aimeraient en faire profiter la collectivité, le confinement conditionne les motifs de sortie, avec des critères  restrictifs dans le cadre des attestations. Aujourd'hui c'est l'urgence sociale et l'aide alimentaire qui prévalent.

"Depuis septembre-octobre, les besoins sont surtout des missions à destination des personnes dans le besoin, il y a de plus en plus de personnes fragilisées et de personnes isolées, signale René Mélou. Le problème c'est surtout de les identifier, et là c'est difficile. Ces personnes prennent de plein fouet la crise et attendent le tout dernier moment pour demander. Ce sont des gens qui n'osent pas dire", poursuit-il.
 

De plus en plus de gens à s'investir 


France Bénévolat 35 compte plus de 2000 bénévoles en permanence sur le département, dont 85% sont sur la Métropole rennaise. "Des personnes de tous les profils, de tous les âges, avec depuis trois ans, indique René Mélou, de plus en plus d'actifs à plein temps, des femmes pour l'essentiel, qui vivent mal leur situation professionnelle et qui viennent s'engager dans le bénévolat.

Et puis en ce moment
ajoute-t-il, avec le chômage, le chômage partiel, les arrêts d'activité, on a aussi de plus en plus de monde à s'investir." "Et c'est vrai conclut-il que le bénévolat pour nous c'est du PLUS, du Plaisir, du Lien social, être Utile et donner du Sens." Une crise sanitaire qui laisse du temps à certains, du temps à donner pour les autres... Et s'il y avait quand même quelque chose de positif à tout ça ?


 
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