Confinement. "Donner un coup de main : c’est comme une évidence"

En chômage partiel ou sans activité rémunérée, ils travaillent bénévolement pour des associations caritatives. Une évidence pour Julien et Isabelle, bénévoles au Secours populaire de Saint-Brieuc.

Habituellement, Julien est serveur dans un restaurant près de Saint-Brieuc. Cette fois encore, son établissement a dû fermer. Le jeune homme de 21 ans, en chômage partiel, ne chôme pas pour autant. Il est bénévole tous les jours de la semaine. Le matin aux Restos du cœur, l’après-midi au Secours populaire. Manutention, distribution aux bénéficiaires, travail de bureau. Pendant tout le premier confinement, Julien Le Coq est venu chaque jour prêter main forte aux deux associations. Il a donc « naturellement » repris du service.

" Je trouve ça important de se rendre utile, d’aider les autres. Je préfère faire une bonne action plutôt que rester chez moi. J’ai besoin de contacts, de voir du monde. Là, ça me permet de discuter en donnant un coup de main " explique Julien.
 

 

"Je viendrai aider autant qu’il y aura des besoins"


C’est en grande partie grâce à la présence des « chômeurs partiels » que les associations caritatives ont tenu pendant le confinement du printemps. Beaucoup de bénévoles âgés ne pouvaient plus alors ou ne souhaitaient plus sortir de chez eux. Certains ne sont pas revenus.

A la fin de l’été, le Secours populaire de Saint-Brieuc a lancé un appel général pour renouveler ses troupes. Ils et elles ont été nombreux à répondre. La moitié des effectifs ont depuis été renouvelés. Avec le nouveau confinement, les « chômeurs partiels » et ceux qui ont dû fermer leur entreprise sont de retour dans les associations.

C’est le cas d’Isabelle Heudré, Cette commerçante à la tête de « Label Fête», un joyeux magasin où l’on trouve tous les articles pour faire la fête, a dû fermer. Deux mois et demi d’arrêt au printemps et maintenant un nouveau confinement dont on ne connaît pas la date de dénouement.

Isabelle a contracté un prêt garanti par l’Etat et espère sauver son magasin. En attendant des jours meilleurs, elle donne de son temps deux fois par semaine au Secours populaire. Ce jour-là, elle participe au tri et au rangement des vêtements.
 

" Pour moi, c’est comme une évidence. J’ai toujours été bénévole. A Amnesty International, Action contre la faim. Ce n’était pas régulier. Là j’ai plus de disponibilité, même si j’ai encore du travail administratif au magasin. Dans cette conjoncture, beaucoup de gens sont dans des situations difficiles, plus difficiles que la mienne. Je viendrai aider autant qu’il y aura des besoins. "
 

Julien accompagne les bénéficiaires pour remplir leurs sacs de courses. Régine prend un peu de poulet, de la farine, du pain, des yaourts… Elle a les larmes au bord des yeux. Cette ancienne cadre de l’Agence régionale hospitalière déclarée en invalidité après un burn-out pour harcèlement murmure "Ça peut arriver à tout le monde. On dit toujours que ce sont des gens qui ne travaillent pas… Je gagnais bien ma vie. Je pleure à chaque fois que je viens ici ".
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