" Je trouve ça important de se rendre utile, d’aider les autres. Je préfère faire une bonne action plutôt que rester chez moi. J’ai besoin de contacts, de voir du monde. Là, ça me permet de discuter en donnant un coup de main " explique Julien.

Les chômeurs partiels ont beaucoup aidé les associations pendant le premier confinement
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© Catherine Bazille
"Je viendrai aider autant qu’il y aura des besoins"
C’est en grande partie grâce à la présence des « chômeurs partiels » que les associations caritatives ont tenu pendant le confinement du printemps. Beaucoup de bénévoles âgés ne pouvaient plus alors ou ne souhaitaient plus sortir de chez eux. Certains ne sont pas revenus.
A la fin de l’été, le Secours populaire de Saint-Brieuc a lancé un appel général pour renouveler ses troupes. Ils et elles ont été nombreux à répondre. La moitié des effectifs ont depuis été renouvelés. Avec le nouveau confinement, les « chômeurs partiels » et ceux qui ont dû fermer leur entreprise sont de retour dans les associations.
C’est le cas d’Isabelle Heudré, Cette commerçante à la tête de « Label Fête», un joyeux magasin où l’on trouve tous les articles pour faire la fête, a dû fermer. Deux mois et demi d’arrêt au printemps et maintenant un nouveau confinement dont on ne connaît pas la date de dénouement.
Isabelle a contracté un prêt garanti par l’Etat et espère sauver son magasin. En attendant des jours meilleurs, elle donne de son temps deux fois par semaine au Secours populaire. Ce jour-là, elle participe au tri et au rangement des vêtements.

Isabelle donne de son temps deux fois par semaine au Secours populaire
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" Pour moi, c’est comme une évidence. J’ai toujours été bénévole. A Amnesty International, Action contre la faim. Ce n’était pas régulier. Là j’ai plus de disponibilité, même si j’ai encore du travail administratif au magasin. Dans cette conjoncture, beaucoup de gens sont dans des situations difficiles, plus difficiles que la mienne. Je viendrai aider autant qu’il y aura des besoins. "

Le nombre de bénéficiaires a bondi de 50 % en 2020 à Saint-Brieuc
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© Catherine Bazille
Julien accompagne les bénéficiaires pour remplir leurs sacs de courses. Régine prend un peu de poulet, de la farine, du pain, des yaourts… Elle a les larmes au bord des yeux. Cette ancienne cadre de l’Agence régionale hospitalière déclarée en invalidité après un burn-out pour harcèlement murmure "Ça peut arriver à tout le monde. On dit toujours que ce sont des gens qui ne travaillent pas… Je gagnais bien ma vie. Je pleure à chaque fois que je viens ici ".