Trois mois après son lancement, le bonus réparation pour l'électro-ménager peine à se mettre en place. Sur l'ensemble du territoire national, à peine 1 200 réparateurs sont labellisés. Des labels qui permettent aux consommateurs de bénéficier d'un coup de pouce de l'État pour faire réparer leurs appareils, plutôt que d'en changer. Un dispositif encore trop méconnu, selon un artisan breton.
Au mois de décembre dernier, le gouvernement a mis en place un fonds réparation des équipements électriques et électroniques (EEE), autrement dit un bonus réparation. L'objectif étant, en aidant les consommateurs, c'est-à-dire en prenant en charge une partie du montant d'une réparation, de les inciter à faire réparer leurs appareils électroménagers, plutôt que de les jeter. Avec au final l'idée d'allonger la durée de vie des appareils et de réduire les déchets. Pour obtenir ce bonus sur le montant de la facture de réparation, l'artisan sollicité, doit être labellisé "QualiRépar".
Un dispositif plus intéressant pour les petites réparations
C'est le cas du magasin Gitem à Janzé, en Ille-et-Vilaine, dont le responsable, Stéphane Robert, explique que l'agrément lui semblait nécessaire pour pouvoir offrir ces remises à sa clientèle, mais que l'audit réalisé pour son obtention nécessite, un équipement en matériel imposé, assez important pour les réparateurs.
"Et puis le hic, dit-il c'est que les montants ne sont pas aussi élevés qu'on l'espérait. Pour un lave-vaisselle, c'est 25€ par exemple, un lave-linge aussi, comme pour les réfrigérateurs. Pour de grosses réparations à 300€, c'est donc beaucoup moins intéressant que sur une petite réparation à 100€." Des réparations, qui le concernant, vont du petit électroménager, aux fours ou encore aux téléviseurs.
Développement inégal sur le territoire
L'association de consommateurs CLCV vient de publier un premier bilan, trois mois après le lancement de ce bonus réparation. Un bilan plus que mitigé, avec un développement très inégal sur le territoire national.
Plus de 400 entreprises sont labellisées avec plus de 1 200 sites au total. Si dans certains départements, comme ceux du nord, une cinquantaine de réparateurs sont agréés, dans d'autres, comme dans la Creuse ou la Lozère, il n'y en a aucun. 38 départements comptent moins de 10 magasins labellisés comme l’Ariège, le Cantal, la Haute-Marne ou encore la Dordogne.
Les départements bretons se situent dans le milieu du tableau, avec une trentaine de magasins agréés.
Un dispositif assez peu connu
Le dispositif reste encore largement méconnu des consommateurs. "Au début, on m'en parlait, note ainsi Stéphane Robert, aujourd'hui un peu moins. Je pense qu'il n'y a pas suffisamment de communication à ce sujet, malheureusement. Très peu de gens viennent spontanément en le connaissant, c'est nous qui leur en parlons. Ceci dit, ajoute-t-il, j'ai quand même réalisé des réparations, parce qu'il y avait ce bonus. Et quand on annonce la remise aux gens, ça peut vraiment valider la réparation !"
Lave-vaisselle, lave-linge et téléphones portables en tête
En trois mois, ce fonds réparation a permis d’aider plus de 14 000 réparations d’équipements électriques et électroniques. Les lave-vaisselle, les lave-linge et les téléphones portables sont les trois catégories de produits qui, à ce jour, ont été les plus réparées. Le prix moyen de la réparation pour un lave-vaisselle, un lave-linge et un téléphone portable est respectivement de 164 €, 146 € et 81 €.