"Cadavres en décomposition", "animaux privés de nourriture", un éleveur d'Ille-et-Vilaine devant la justice pour "actes de cruauté"

Des animaux en décomposition avaient été découverts en 2020 et 2021 dans une exploitation d'Ille-et-Vilaine. L'agriculteur, déjà condamné, a fait appel de son jugement. La justice s'est à nouveau penchée sur le dossier ce 18 avril 2024.

Des animaux morts en décomposition, des vaches, des moutons, des chevaux et des chiens "privés d'eau, de nourriture et de soins", évoluant au milieu "des cadavres et des excréments". Lorsque les services vétérinaires d'Ille-et-Vilaine opèrent un contrôle dans cette exploitation de La Dominelais, en janvier 2020, ils constatent l'horreur.

L'exploitant, âgé de 62 ans, se voit signifier une interdiction de détenir des animaux. La SPA dépose plainte pour "actes de cruauté" et "sévices graves".

Une première condamnation

Quelques mois plus tard, en mai 2021, l'éleveur est placé en garde à vue : à la faveur d'un second contrôle de la direction départementale de protection des populations (DDPP) d'Ille-et-Vilaine, il apparaît que l'homme a reconstitué son cheptel, malgré l'interdiction prononcée par la justice.

Sur place, les services vétérinaires découvrent de nouveaux cadavres, dont une vache "morte après avoir agonisé plusieurs jours", des registres qui ne sont toujours pas à jour et pointent une fois encore les mauvais traitements dont sont victimes ces animaux de ferme.

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L'éleveur, dont l'exploitation a été liquidée, est renvoyé devant le tribunal correctionnel de Rennes, le 13 septembre 2021. Il est condamné à 18 mois de prison dont 9 avec sursis. Les animaux sont confisqués. Or, il décide de faire appel du jugement. Et le voilà à nouveau devant la justice ce 18 avril 2024.

"Insensibilité totale"

Face à la cour d'appel de Rennes, il continue de nier les faits, estimant que "les photos des animaux ont été prises ailleurs" et qu'il est "facile d'inventer". Depuis la liquidation judiciaire de son élevage, le sexagénaire affirme qu'il n'avait pas à mettre à jour son registre professionnel ni à s'occuper des animaux, "le mandataire judiciaire n'avait qu'à s'en charger" lance-t-il aux juges rennais avant d'ajouter : "j'aime trop les animaux".

Comme lors de l'audience du 13 septembre 2021, les associations de protection des animaux se sont déplacées pour ce second procès afin de réclamer "réparation pour les horreurs subies". Ce sont elles qui ont pris en charge les vaches, chèvres et autres moutons. "Il avait déjà été prévenu, rappelle l'avocate de la SPA. Il n'avait pas le droit de détenir des animaux mais il s'en moque", parlant "d'insensibilité totale à la souffrance animale".

Demande d'une peine alourdie

L'avocate générale cible "les conditions indignes d'élevage" et "la réitération des comportements illégaux et maltraitants" de la part de celui qui a, dit-elle, "entamé un bras de fer avec l'administration depuis sa liquidation". La magistrate réclame donc que la condamnation soit alourdie à 18 mois de prison dont 12 ferme.

L'avocate du prévenu explique que ce dernier "n'a pas conscience de ses faits et gestes". "Il s'est embarqué dans un abandon de la vie, plaide-t-elle. Bien sûr qu'il faut lui interdire de posséder des animaux et des armes, il n'y a pas débat, mais il faut surtout résoudre la question de sa santé mentale". Elle demande une obligation de soins renforcés.

La cour d'appel de Rennes rendra sa décision dans six semaines.

(Avec PressPepper)

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