Carlos Tavares, le patron de Stellantis dit son groupe menacé par la concurrence chinoise. Les constructeurs chinois multiplient les annonces d'ouvertures de sites de production en Europe, lui n'exclut pas des fermetures d'usines au sein de son groupe. Laurent Valy, secrétaire CFDT du CSE Stellantis Rennes la Janais n'est pas surpris par les méthodes de communication de Carlos Tavares.
Des usines Stellantis sont-elles menacées? "Il ne faut rien exclure", a répondu Carlos Tavares dans les Echos ce dimanche 13 octobre.
Si les Chinois prennent 10% de parts de marché en Europe au terme de leur offensive, cela veut dire qu'ils pèseront 1,5 million de voitures. Cela représente sept usines d'assemblage. Les constructeurs européens devront alors soit les fermer, soit les transférer aux Chinois.
Carlos Tavares, le patron de Stellantis
Volkswagen a "tiré le premier" en évoquant la fermeture de sites en Allemagne. "De notre côté, a t-il souligné, il n'y a pas de raison d'accepter une dégradation de nos performances si les Chinois progressent en Europe, même si nous allons conserver notre point mort (le nombre de voitures nécessaires pour rentabiliser les frais fixes) sous le seuil de 50% d'activité".
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Surtaxe à l'importation des voitures chinoises
Carlos Tavares a ajouté que fermer les frontières aux produits chinois était un piège: "Ils contourneront les barrières en investissant dans des usines en Europe. Usines qui seront en partie financées par les subventions étatiques, dans les pays à bas coûts", a expliqué le directeur général de Stellantis. Les véhicules électriques chinois vendus en Europe doivent écoper dès la fin octobre d'une taxe à l'importation allant jusqu'à 45%. Certains constructeurs comme BYD ont déjà annoncé ouvrir des sites en Europe pour éviter ces surtaxes.
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Laurent Valy, secrétaire CFDT du CSE Stellantis Rennes la Janais
Et le site de la Janais à Rennes?
Stellantis investit pour le moment, sur le site de production de la Janais à Rennes, dans la perspective de la production du prochain SUV électrique connu sous le nom de "CR3". Mais il faut que le modèle plaise pour que le site de Rennes ne soit pas en danger, explique Laurent Valy, secrétaire CFDT du CSE Stellantis de La Janais. "On a de la visibilité jusqu'en 2030". D'après le responsable syndical, c'est plus compliqué pour le site de Poissy par exemple.
A Rennes, dans quelques semaines, le site arrêtera de produire la 5008. Seule la C5 Aircross sera produite sur place, ce qui engendrera une baisse de nombre d'intérimaires. Dans quelques semaines également, le site va perdre ses activités d’outillage, qui seront délocalisées en Asie. L'annonce avait été faite en juin dernier.
(Avec AFP)