Après Lyon, Rennes est la seconde métropole française à bientôt adopter un budget municipal “sensible au genre”. Le principe est simple : vérifier que le budget de la mairie est en faveur de l’égalité entre hommes et femmes.
Pour mieux comprendre ce que signifie un budget “genré”, prenons un exemple concret. Dans la cour d’école, le terrain de foot est au centre. Qui en profite ? Majoritairement les garçons. Les filles, elles, tournent autour, pour jouer à d’autres jeux.
Dans la ville, vous avez un terrain vague. On y construit un terrain de foot. Ceux qui en profitent sont majoritairement des hommes. Et les femmes doivent se contenter des bancs en béton, tout autour.
Dans cet exemple, l’argent dépensé a donc servi exclusivement à satisfaire les garçons.
Le Haut conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes confirme des inégalités dans l’espace public. “Des études démontrent, par exemple, que les financements alloués aux sports majoritairement pratiqués par les hommes sont supérieurs à ceux pratiqués majoritairement par les femmes”.
Le budget “genré”, c’est donc un budget municipal “sensible au genre”. Un outil pour mesurer ces inégalités-là, pour ne pas les accentuer et les corriger.
Ce concept existe déjà chez nos pays voisins, en Autriche, au Royaume-Uni.
Concrètement, comment ça va marcher ?
La ville de Rennes va commencer par analyser les aides qu’elle verse aux associations. Par exemple, elle va observer combien d’hommes et combien de femmes profitent de ces subventions.
Il est évident que dans certaines associations, on trouvera majoritairement des hommes. Et dans d’autres, majoritairement des femmes. Il n’est pas question de supprimer des subventions aux uns ou aux autres.
Dans un premier temps, il s’agit de mesurer quelle part de la dépense publique bénéficie aux hommes et quelle part bénéficie aux femmes.
Avec pour objectif de rééquilibrer les choses et de progresser vers une égalité de traitement entre les genres.