Les audiences judiciaires continuent malgré le second confinement. Seul hic, les transferts de prisionniers. À cause de cas de Covid-19 dans la sphère familiale du personnel pénitentier.
La justice suit son cours. À la Cour d'appel de Rennes, du public arpente la salle des pas perdus, à la différence du premier confinement qui avait ouvert la voie de la continuité judiciaire.
"Tout fonctionne, se réjouit Xavier Ronsin, le Premier président Cour d'appel de Rennes, ce qui n'était le cas dans le premier confinement que pour les affaires urgentes."
Le retard du premier semestre, dû au confinement mais aussi au mouvement revendicatif des avocats, est presque rattrapé. Les juridictions disposent du personnel nécessaire, ce qui n’est pas le cas dans l’administration pénitentiaire.
Des cas de Covid dans la sphère privée
S'il n’y a pas d’explosion de cas de Covid-19 dans les prisons, en revanche on tire la sonnette d’alarme côté surveillants pénitentiaires, contaminés dans la sphère privée.
"Certains services chargés de faire l’extraction des détenus pour les emmener dans les tribunaux sont purement et simplement fermés parce que tous les surveillants pénitentiaires chargés des extractions sont mis à l’isolement" déplore Jean-François Thony, le procureur général près la Cour d'appel de Rennes. "C’est grave parce que ces détenus doivent comparaître dans des délais très strictes."
Pour une demande de mise en liberté, le détenu doit comparaître devant la chambre correctionnelle ou la chambre de l'instruction dans les dix jours qui suivent sa demande. "Si on ne peut pas le faire, la personne doit être mise en liberté," précise Jean-François Thony.
La justice veille aussi au respect des dérogations de déplacement. À ce jour 1196 contraventions ont été dressées en Bretagne pour une violation du confinement, soit 4% des 40895 PV établis en France.
C.Jauneau. C.Rousseau