Coupe de France. Les garçons reçoivent un équipement complet, pas les filles. A Rennes, elles ne mettront pas de short

C’est peut-être un détail pour vous, mais il a le don d’agacer les joueuses de Bréquigny à Rennes. Quand pour la Coupe de France, les garçons sont dotés d’un équipement complet, les filles ne reçoivent qu’un maillot. Face à Brest, elles rentreront sur le terrain, sans short.

Les Rennaises avaient déjà dénoncé cette inégalité au printemps dernier. Pour les matchs de Coupe de France, si la Fédération française de football dote les garcons d'un équipement complet, les filles n'ont le droit qu'à un maillot.

Début mars, à la veille de la journée du droit de femmes, les joueuses du Cercle Paul Bert de Bréquigny s'étaient entraînées sans short. Un coup de communication qui avait fait le buzz. Et dont elles espéraient qu'il soit entendu par les instances

A l’époque, la Fédération française avait expliqué qu’elle allait se pencher sur la question. Huit mois après, il faut croire que le dossier soit resté au fond d’un placard. Dans le colis arrivé au club à la veille du match de Coupe de France face à Brest, si les maillots sont bien là, les shorts et les chaussettes manquent toujours à l’appel.

Inégalité filles/garçons: beaucoup de progrès depuis 20 ans, mais encore du chemin à faire 

"Cette histoire d'équipement, ce n’est qu’un détail", souligne Manon Tessier, joueuse du CPB. "Mais c’est tout de même symbolique. La Coupe de France, c’est toujours particulier. Qu’on soit fille ou garçon, on rêve de faire un parcours, on est heureux d’enfiler les tenues de la FFF, qu'ensuite on va garder, en souvenir. Mais pourquoi les garçons auraient le droit à un équipement complet, et toujours pas les filles ?"   

"On n’est pas énervées, ajoute la capitaine bretonne, "Il y a bien plus grave dans la vie. Mais ça montre que si le foot féminin a beaucoup évolué, des inégalités demeurent. Depuis 20 ans, les choses ont énormément avancé. Il y a de plus en plus de moyens, pour les clubs pros bien sûr, mais pour les amateurs aussi. Avant, on nous faisait jouer à des horaires et sur des terrains improbables. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. Il y a plus de médiatisation aussi. Mais il reste encore des choses à améliorer…"

Face à Brest, elles rentreront sur le terrain sans short

Un constat que partage également Manon Eluere. Longtemps licenciée au CPB de Bréquigny, la jeune femme termine une thèse en psychologie du sport. Et a posé ses valises dans le plus grand des clubs européens, l'Olympique Lyonnais, où elle participe à l’accueil et l’intégration des joueuses étrangères. Ce week-end, la Rennaise ne sera pas sur le terrain avec ses anciennes coéquipières, mais elle soutient leur action de communication.

"On relativise, on ne dit pas que le FFF ignore les filles, ce n’est pas du tout le cas. Il y a eu un gros travail de fait. En France on est même beaucoup mieux lotie qu’ailleurs, mais il reste encore un peu de chemin à faire" constate-t-elle. "C’est bien de mettre en avant la féminisation du foot, mais c’est dommage de gâcher les efforts effectués par ce genre de détail. Auquel sur le terrain, les filles sont attachées".

Samedi soir, à l'heure de disputer leur 1er tour fédéral de Coupe de France, les filles du Cercle Paul Bert de Bréquigny vont donc enfiler le maillot de la Coupe de France, mais laisser leur short personnel aux vestiaires, le temps de la présentation des équipes. Elles ont invité leur adversaires du jour, les Brestoises à les imiter. Et le public à venir les soutenir.   

 

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