Elles ont voulu marquer le coup et montrer que les inégalités perdurent entre les hommes et les femmes dans le monde du football. Ainsi "en clin d'oeil" à la journée de 8 mars, les footballeuses du Cercle Paul Bert de Rennes se sont entraînées en maillot et en culotte.
"Normalement, pour les équipes qualifiées en Coupe de France, à partir d'un certain nombre de tours dans la compétition, les joueurs reçoivent un équipement complet spécifique maillot-short-chaussettes, mais nous les filles, on ne reçoit qu'un maillot. Comme on parle souvent avec les filles du club des inégalités présentes dans le monde du foot, on s'était dit en plaisantant qu'un jour on irait jouer un match en culotte et comme ça, cela ferait parler de nous et cela ferait peut-être bouger les choses"
Et ce dimanche, veille du 8 mars, journée internationale pour les droits des femmes, Manon Eluère, joueuse du cercle Paul Bert à Rennes a franchit le pas avec ses coéquipières. "Je les ai appelées vers 22h samedi soir et j'ai proposé de s'entraîner dès le lendemain en culotte" précise Manon Eluère. Les autres joueuses ont tout de suite adhéré à l'idée et ont tenu à le faire savoir en postant les photos sur leur compte Instagram.
Ce n'est peut-être qu'un détail mais c'est tellement parlant des inégalités entre les hommes et les femmes.
Manon tient à faire remarquer que si la Fédération française de football prend de plus en compte le foot féminin, d'autres inégalités demeurent comme celle des équipements de Coupe de France ou encore la possibilité de jouer ou non les matchs en cette période de crise sanitaire. "Les équipes masculines peuvent reprendre les matchs sur trois divisions. Les équipes féminines, sur une seule. Nous, alors que nous sommes en division 2, soit un niveau équivalent national, on n'a pas le droit de jouer alors que les hommes oui" explique Manon Eluère.
Clin d'oeil au 8 mars mais pas que ...
Pour Manon Eluère et ses coéquipières, l'occasion était trop belle de faire ainsi un clin d'oeil à la Journée internationale pour les droits des femmes. Si cet entraînement atypique est une façon de "revendiquer nos valeurs" explique la capitaine de l'équipe, Manon Tessier, c'est aussi une manière de se mettre en avant "afin de trouver des sponsors partants pour justement nous soutenir et combler ses inégalités".
Pour la petite histoire, le manque de short à l'entraînement n'a pas gêné les joueuses, les maillots fournis étant suffisamment longs car ... coupés pour des hommes.