Manon ex-capitaine de l'équipe du CPB Bréquigny, milieu de terrain, joue au football depuis l'âge de six ans. Son avenir avec le ballon rond s'inscrit dans la pratique amateur.
Deux heures d'entraînement, tous les jours, de 20 h à 22 h. "J'ai l'habitude, c'est une question d'organisation" explique Manon, aussi étudiante en kinésithérapie. La jeune femme de 23 ans joue au football depuis toute petite. Milieu axial, défensive, elle fait partie de l'équipe amateur de Bréquigny. Le football est une affaire de famille. Sa mère et sa grand-mère sont de fidèles supportrices et abonnées du Stade rennais. Très vite, le ballon fait partie du quotidien de Manon.
En quatrième, elle s'inscrit en section sportive à Vannes. À l'époque c'est la seule ville à proposer ce cursus, "cela vient de se créer à Rennes" explique-t-elle. Au lycée à Bréquigny, elle intègre le Pôle espoirs, intègre différentes sélections en Bretagne. De 16 à 17 ans, elle fera même une parenthèse à Guingamp dont elle garde un bon souvenir.Quand on connaît le foot, on a envie d'y rester
Sur le terrain, elle estime désormais que la place des filles est mieux perçue. Les inégalités constate-t-elle touchent davantage le football professionnel. Le football amateur loge tout le monde à la même enseigne, faute de moyens. "C'est plus le football amateur qui est en difficulté en fait."
"On va leur mettre une tôle"
Manon se souvient quand même que les garçons n'apprécient pas forcément de jouer contre elles, toujours convaincus de l'emporter. "À mes débuts à Bréquigny on était une équipe de filles dans un championnat de garçons. Souvent, ils ne s'attendaient pas à affronter une équipe de filles et partaient en disant 'on va leur mettre une tôle'. Quand on gagnait, on voyait les garçons pleurer et ça j'en garde un bon souvenir."
La Coupe du monde en France elle la voit comme un atout. Elle ne cache pas son admiration pour Amandine Henry la capitaine de l'équipe de France et joueuse de l'Olympique lyonnais. "Elle joue à mon poste donc je m'identifie. Elle est tactique et technique. J'aime bien son caractère, elle est bonne dans son rôle de leader. Cela donne une bonne image du foot."
Côté joueur, elle réfléchit un instant et cite Paul Pogba. "Il a pris une autre dimension depuis la Coupe du monde."
"La D2 ça me suffit"
Voudrait-elle devenir professionnelle ? Manon répond catégoriquement. Elle connaît ses limites. "La D2 ça me suffit, la D1 c'est trop. Je suis lucide, je sais que ce n'est pas réalisable, en terme d'investissement et en terme de niveau aussi." Elle ajoute "Je sais que l'avenir du football féminin va s'améliorer." Elle préfère de son côté prioriser ses études et espère devenir kiné sportive. En plus de jouer, elle commence à faire de l'encadrement, auprès des petites "J'adore, c'est une richesse de pouvoir apprendre aux jeunes."
Le CPB Bréquigny est tombé en DH cette année. Manon continue avec son équipe, "mon équipe de coeur, car c'est là que j'ai appris la performance". Objectif : remonter en D2.