Mort de Aymen pendant la coupe du monde de football 2022 : un procès requis devant la cour criminelle

Le procureur de la République de Montpellier (Hérault) demande le renvoi devant la cour criminelle de l'automobiliste suspecté d'avoir renversé mortellement le jeune Aymen fin 2022 en marge de la demi-finale de coupe du monde de football entre la France et le Maroc. Il estime qu'il a agi en toute connaissance de cause.

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Plus d'un an et demi après le décès du jeune Aymen, 14 ans, mortellement renversé par une voiture à Montpellier (Hérault), le procureur de la République demande le renvoi du principal suspect devant une cour criminelle. William Charif, âgé aujourd'hui de 22 ans, aurait selon lui agi "en toute connaissance de cause".

"Il voulait en découdre"

Le drame a eu lieu dans le quartier de la Paillade le 14 décembre 2022, après la demi-finale de coupe du monde de football entre la France et la Maroc. En fin de journée, le suspect, au volant d'une Citroën C4, se retrouve à l'arrêt dans une file de voitures.

Un drapeau français flotte à sa vitre arrière. Des jeunes du quartier l'arrachent. Le conducteur fait alors demi-tour et fauche plusieurs personnes dont le jeune Aymen, 14 ans, mortellement touché. Après deux semaines de cavale en Espagne, William Charif est interpellé à Saint-Estève (Pyrénées-Orientales). 

"Il a exercé un violent demi-tour après que son drapeau a été arraché. Après avoir insulté des passants, il n'a reçu aucun projectile avant sa manœuvre (...) Il voulait en découdre" juge le procureur de la République, cité par Midi Libre.

C'est une décision logique. Il s'agit bien d'une affaire criminelle, de violences volontaires avec arme sans intention de donner la mort.

Maître Marc Gallix, avocat des parties civiles

à France 3 Occitanie

"Violences volontaires" pour l'avocat de la famille

Une lecture des faits partagée par Maître Marc Gallix, avocat des parties civiles, représentant les parents, le frère et les sœurs d'Aymen. "C'est une décision logique. Il s'agit bien d'une affaire criminelle de violences volontaires avec arme sans intention de donner la mort" introduit la robe noire.

"Il a paniqué car des gens se sont approchés de son véhicule, puis a foncé pour se dégager et a écrasé ce jeune. Il en a blessé un autre. Les images sont terribles."

Décision finale rendue par le juge d'instruction

Si cette demande de renvoi est suivie par le juge d'instruction - qui doit rendre son rapport dans les trois prochaines semaines -  un procès aura lieu courant 2025 devant la cour criminelle. "Cela rassurerait la famille, qui a rapidement calmé les choses après la mort d'Aymen" reprend l'avocat.

Pour la défense, "seule la décision du juge d'instruction m'intéresse" recadre Maître Jean-Baptiste Mousset, avocat du suspect. "C'est le seul à qui nous ferons valoir nos observations."

"Réaction à un assaut violent" selon la défense

"Mon client a pleinement reconnu les faits depuis le début" assure l'avocat.

Il a réagi à un assaut violent de plusieurs personnes alors qu'il ne représentait aucun danger.

Maître Jean-Baptiste Mousset, avocat de la défense

Il plaide donc pour une requalification des faits, en homicide involontaire. "Ce jour-là, son seul malheur a été de se balader avec un drapeau français" argue-t-il, assurant "que les victimes faisaient partie du groupe d'assaillants vers le véhicule".

Qualification des faits maintenue ou réévaluée ?

Le lendemain du décès, des heurts avaient éclaté entre la communauté marocaine, pays d'origine d'Aymen, et la communauté gitane dont est originaire le suspect. 

Si le juge d'instruction maintient la qualification criminelle, William Charif encourt jusqu'à 20 ans de réclusion. Si les faits sont réévalués en homicide involontaire "commis par le conducteur d'un véhicule", la peine maximale est de 5 ans d'emprisonnement et 75000 € d'amende. 

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