Maître Jean-Baptiste Mousset, avocat du jeune homme suspecté d'avoir mortellement renversé Aymen, 14 ans, en marge de la demi-finale Maroc/France du Mondial de football à Montpellier le 14 décembre dernier, évoque les "sentiments partagés" de son client après sa mise en examen et son incarcération.
Les choses sont allées très vite après deux semaines de fuite en Espagne : interpellé ce mardi matin à son retour en France à Saint-Estève (Pyrénées-Orientales), le jeune homme suspecté d'avoir mortellement renversé Aymen, 14 ans, en marge de la demi-finale Maroc/France du Mondial de football à Montpellier a été entendu quelques heures plus tard par un juge d'instruction.
Ce dernier l'a mis en examen pour "violences volontaires avec arme ayant entraîné la mort sans intention de la donner et violences avec armes ayant entraîné une incapacité totale de travail supérieure à 8 jours" (il avait aussi blessé plusieurs personnes). Il a aussitôt été placé en détention provisoire. Un enchaînement judiciaire salué par son avocat, Maître Jean-Baptiste Mousset.
Le procureur et le juge avaient l'intention louable que tout se passe dans les meilleurs délais pour l'apaisement des esprits. Tout le monde a été dépassé, il y a eu un effet boule de neige, donc il faut s'exprimer avec beaucoup de réserves pour préserver toutes les parties.
Maître Jean-Baptiste Mousset, avocat du suspect
"Temps de réflexion"
L'avocat fait référence aux incidents qui avaient éclaté en réaction au drame dans le quartier de La Paillade. Un épisode qui expliquerait selon lui la fuite de son client.
Ce n'est pas quelqu'un issu du grand banditisme, il n'y a pas eu de soutien financier, ni de logistique de cavale. Il a 20 ans. Face à autant de pression et d'émotion sur ses épaules, il a voulu prendre un temps de réflexion pour être dans les meilleures dispositions lorsqu'il serait interpellé. Maintenant, il va faire face aux questions.
Maître Jean-Baptiste Mousset, avocat du suspect
Déjà poursuivi pour défaut de permis et d'assurance
Incarcéré ce soir, le jeune homme se dit "dans l'appréhension et l'inquiétude de ce qui l'attend en prison, mais aussi dans le soulagement car il se savait traqué, recherché. Ce sont des sentiments partagés" selon le juriste, qui défendait déjà le suspect depuis 2021. Car ce dernier avait fait l'objet de poursuites pour défaut de permis de conduire et d'assurance. Des faits "qui ne sont pas de la même gravité et qu'il ne faut pas mélanger" selon son défenseur. Avait-il régularisé sa situation depuis ? "Cela fait partie du secret du dossier d'instruction".
De son côté, la famille d'Aymen rappelle qu'elle "ne veut pas de vengeance, mais que justice soit faite et qu'il soit puni". Une marche blanche avait eu lieu le 20 décembre à Montpellier en mémoire de l'adolescent.