Depuis mercredi à Montpellier, la communauté marocaine se resserre autour de la famille de l’adolescent tué mercredi quelques minutes après la rencontre France-Maroc. Samedi, alors que le Maroc tentera de décrocher la 3e place du Mondial, le cœur n'y est pas pour les habitants de La Paillade où a eu lieu le drame.
Sur le marché La Paillade ce samedi matin, l’ambiance n’est pas franchement à la fête. Beaucoup des habitants connaissaient Aymen, l’adolescent de 14 ans tué mercredi soir par un chauffard, ou l’un de ses proches. Tous ont une pensée pour le jeune homme, quelques minutes après la fin du match qui opposait la France au Maroc.
Le cœur lourd
Ce samedi à 16h, les Lions de l’Atlas tenteront de décrocher la 3e place du Mondial au Qatar, après un parcours exceptionnel dans la compétition qui fait la fierté des supporters. A 6 000 km de là, dans le quartier de La Paillade à Montpellier, le cœur n’y est pas complètement.
"Avant cette petite finale, je pense surtout à ce petit jeune qui est mort ici à La Paillade, pour un match de foot, confie Salah à Laurent Beaumel et Caroline Robillard de France 3 Occitanie, devant les Halles des quatre saisons. Je ne me serais jamais imaginé qu’un gamin meure pour une demi-finale. C’était France-Maroc. Pour moi, ces deux pays, c’est pareil. C’est inimaginable." Cet Italo-marocain ne regardera pas le match ce samedi après-midi.
Priorité au deuil et au recueillement
Après le drame, certains ont redouté un embrasement du quartier. Des appels à la vengeance ont circulé sur les réseaux sociaux et quelques altercations ont éclaté avec des membres forces de l’ordre déployées dans le quartier. Jeudi, la famille de l'adolescent a appelé au calme. Vendredi, ce sont les communautés musulmanes et gitanes qui ont demandé à éviter à tout prix une guerre au sein du quartier montpelliérain. Car la priorité est donné au deuil et au recueillement.
Amine et Billal, deux jeunes hommes présents sur le marché ce matin, ont bien entendu ces consignes. "La famille ne veut pas de violence, rappelle Billal. Elle veut enterrer le petit dans la tranquillité. Et on respecte ça, c’est normal. C’est comme si c’était mon petit frère, je n’aimerais pas qu’on casse les trucs après la mort de mon petit frère."
Cet après-midi, ils seront devant le match entre la Croatie et leur équipe de cœur, le Maroc. "Même s’ils gagnent, on ne va pas faire la fête, explique Amine. On doit rester respectueux envers la famille, on doit respecter leur deuil. C’est triste, c’est vraiment triste."