Mort du jeune Aymen : le conducteur qui a renversé l'adolescent le soir du match France-Maroc interpellé près de Perpignan, mis en examen et écroué

INFO FRANCE 3. Selon les informations de France 3 Occitanie, le conducteur qui avait renversé et tué le jeune Aymen à Montpellier le soir de la demi-finale de la Coupe du monde de football entre le Maroc et la France a été interpellé près de Perpignan ce mardi 27 décembre. Il a été mis en examen et écroué.

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Le jeune conducteur qui avait fauché mortellement un adolescent de 14 ans à Montpellier mercredi 14 décembre, le soir du match de la Coupe du monde de football entre la France et le Maroc, a été interpellé ce mardi 27 décembre en tout début de journée. Il a été mis en examen en fin d'après-midi et écroué. La mort d'Aymen avait provoqué une vive émotion.

Les conditions de l'interpellation du jeune homme restent à déterminer avec précision mais selon des sources proches de l'enquête, le conducteur aurait été interpellé sur la commune de Saint-Estève, près de Perpignan, vers 6 heures ce mardi matin. Toujours selon nos informations, l'individu est âgé de 20 ans. Il était revenu d'Espagne dans la nuit.

C'est une enquête menée par la Police judiciaire de Montpellier qui a conduit à l'arrestation de ce mardi matin. Le conducteur a été interpellé par les policiers de la BRI (Brigade de recherche et d'intervention).

Le conducteur se cachait en Espagne

Le conducteur à l'origine de l'accident avait été rapidement identifié grâce à de nombreux témoignages recueillis sur les lieux du drame. Son véhicule avait été retrouvé abandonné peu de temps après. Lui avait pris la fuite et, toujours selon nos sources, il se cachait en Espagne. Selon le journal Le Parisien, le suspect était caché précisément en Andalousie, "chez des membres de sa famille éloignée et revenait en France pour trouver du soutien logistique". Toujours selon le journal, ce sont les "allers-retours de membres de sa famille dans la région de Valence" qui les auraient mis sur sa piste. Les forces de l'ordre l'auraient aperçu ce matin vers 3 heures à bord d'un véhicule de sa famille en provenance d'Espagne et auraient décidé de le suivre jusqu'à Saint-Estève. C'est là qu'il aurait été interpellé.

Selon le parquet de Montpellier, l'individu a été présenté au magistrat instructeur. Il a été mis en examen en fin de journée "pour violences volontaires avec arme ayant entrainé la mort sans intention de la donner et violences volontaires avec arme ayant entrainé une incapacité totale de travail supérieure à 8 jours". Il a été placé en détention provisoire par le juge des libertés et de la détention. Toujours selon le parquet, "il n’a fait aucune déclaration dans le cadre de son interrogatoire de première comparution".

Enfin le procureur de Montpellier précise que l'individu avait déjà fait l’objet de poursuites en 2021 "pour des faits de défaut de permis de conduire et défaut d’assurance".

"Une partie de nous est morte"

Contacté par France 3 Occitanie, le grand frère d'Aymen dit son soulagement après l'arrestation du chauffard : "Il y a une partie de nous qui est morte mais on est soulagé qu'il ait été arrêté et maintenant nous voulons que justice soit faite. Nous ne voulons pas de vengeance, juste qu'il soit puni".

Egalement joint par téléphone, Marc Gallix, l'avocat de la famille, confirme le soulagement ressenti par les proches : "la famille avait la crainte qu'on ne le retrouve pas. Ils veulent un procès et du coup, ils vont l'avoir". Il indique également qu'il va se constituer partie civile au nom de la famille dès ce mardi, afin notamment d'avoir accès au dossier.

Autre réaction, celle du maire de Montpellier. Sur son compte Twitter, Michaël Delafosse salue "l’engagement des forces de police". Il écrit encore : "La justice pourra être rendue le moment venu. Nos pensées entourent la famille dont la dignité et le courage dans cet effroyable épreuve imposent le respect".

Enfin, le préfet de l'Hérault a publié un communiqué sur Twitter dans lequel il félicite lui aussi les forces de police. "Merci aux enquêteurs qui ont travaillé sans relâche et avec la plus grande efficacité", écrit Hugues Moutouh sur le réseau social.

Deux vidéos de la scène

Le soir du drame, dans le quartier de la Paillade à Montpellier, alors que les rues étaient bondées après la défaite du Maroc face à la France, une voiture avait fauché plusieurs personnes dont le jeune Aymen, un adolescent de 14 ans qui n'avait pas survécu à ses blessures. Selon les premiers éléments de l'enquête communiquées par le parquet dès le lendemain matin, l'un des supporters aurait tenté de saisir le drapeau bleu-blanc-rouge à la fenêtre arrière du véhicule. Le conducteur de celle-ci serait alors sorti "violemment de la file de véhicules qui le précédaient" et avait heurté "un jeune garçon de 14 ans qui décédait rapidement des suites de ses blessures".

La scène du drame avait été filmée. Une vidéo parvenue à la rédaction de France 3 Occitanie montrait un groupe de personnes autour d'une voiture blanche. Le véhicule avait entrepris un demi-tour au milieu de la rue et bousculé violement plusieurs personnes.

L'une d'elle avait atterri sur le capot avant de retomber au sol et de se relever péniblement. Une autre personnes avait été heurtée par l'aile avant gauche et emporté par le véhicule, alors que le chauffard prenait la fuite à vive allure. Le jeune homme était resté au sol, alors que les témoins de la scène se rassemblaient autour de lui.

Une autre vidéo de la même scène avait été également été filmée. 

Vive émotion

La mort du jeune Aymen avait provoqué une très vive émotion et suscité de nombreuses réactions. La famille s'était rapidement exprimée, appelant "au calme" et renouvelant "sa confiance dans les instituions de la République". "La disparition d’Aymen nous plonge dans une épreuve effroyable. Nous exprimons notre reconnaissance aux innombrables messages de condoléances. Nous appelons au plus grand calme et exprimons notre confiance dans les institutions de la République, police et justice, pour que l’auteur des faits soit interpellé et jugé". 

La maire de Montpellier s'était exprimé lui aussi. "Sous le choc", Michaël Delafosse avait évoqué un "acte ignoble" et un "terrible drame".

Des incidents avaient par ailleurs éclaté dans le quartier de la Paillade. Plusieurs poubelles et une voiture avaient été incendiées et un appartement saccagé. En parallèle, les incitations à venger l’adolescent de 14 ans avaient circulé sur les réseaux sociaux.

Des messages condamnés fermement par la famille de l’adolescent et l’imam du quartier."Ne laissez pas la situation pourrir. Des paroles et des gestes excessifs ne font qu’envenimer les conflits. Donc j’appelle [...] mes enfants, les jeunes, s’il-vous-plait, je vous en supplie, revenez à la maison. Calmez-vous !" avait imploré le cheick Farah, imam de la mosquée de La Paillade, lors de la grande prière du vendredi.  

Marche silencieuse

Mardi 20 décembre, une marche silencieuse avait réuni environ 3000 personnes entre le parvis du Zénith et le cimetière de Grammont. Sur une banderole présente dans le cortège, on pouvait notamment lire "Justice pour Aymen".

Les amis d'Aymen réunis une rose blanche à la main
Les amis d'Aymen réunis une rose blanche à la main  © FTV

La famille mais aussi des habitants s'étaient d'abord retrouvés devant et à l'intérieur de la Mosquée Averroès.

Ecrit avec Emmanuel Deshayes.

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