Le Stade Rennais (L1) affronte les Girondins de Bordeaux (L2) en 32è de finale de la coupe de France, ce samedi 7 janvier. C'est le premier match du Stade Rennais, sans Martin Terrier, gravement blessé lors du dernier match. Il était une pièce essentielle des Rennais, qui vont devoir se réinventer.
D'abord il y a eu la tristesse face aux hurlements de douleur d'un joueur généreux et attachant, qui s'est découvert des talents de buteur avec 33 réalisations en 68 matches depuis l'été 2021.
Considéré comme un prétendant sérieux à l'équipe de France, élu meilleur joueur de L1 du mois d'octobre, il avait encore été impérial avant sa blessure face à Nice, omniprésent du pressing défensif jusqu'à la finition devant le but.
Les supporters l'ont ovationné, les joueurs sont allés le réconforter, les messages ont afflué sur les réseaux sociaux...
Puis, le verdict redouté est tombé: rupture des ligaments croisés du genou droit et opération à venir. Terrier ne lancera vraisemblablement plus ses fléchettes -- sa signature pour célébrer un but -- avant la saison prochaine.
Et Rennes va devoir apprendre à se passer de lui, ce que l'équipe n'a quasiment jamais eu à faire sous l'ère Genesio. Depuis l'arrivée de l'entraîneur en mars 2021, Terrier a disputé 79 matches avec Rennes et n'en a manqué que quatre.
"Impossible" de le remplacer
Surtout, il était l'un des piliers du jeu de mouvement prôné par Genesio, auquel il apportait justesse et fluidité. Le club était d'ailleurs très fier d'avoir pu le garder cet été, malgré l'intérêt qu'il suscite en particulier en Angleterre.
"Martin est un des leaders d'attaque, il est aussi très important dans la construction de notre jeu. Ça sera une absence très difficile à combler", reconnaissait l'entraîneur dès lundi soir.
Alors qu'il venait d'envoyer le jeune Matthlis Abline en prêt à Auxerre pour qu'il ait plus de temps de jeu, le club pourrait essayer de profiter de la fenêtre de janvier pour trouver un renfort.
Mais "remplacer Martin, c'est impossible", a insisté Genesio, qui place peu d'espoirs dans le mercato d'hiver et estime qu'il a déjà plusieurs options.
"Il y a des joueurs qui sont là, qui n'ont pas eu beaucoup de temps de jeu ces derniers temps et qui auront la possibilité de se montrer", a-t-il rappelé.
Serait-ce donc enfin l'heure de Jérémy Doku et de Kamaldeen Sulemana, les deux fusées si prometteuses en début de saison dernière mais peu à peu éclipsées ?
Doku "intéressant"
Après des blessures en série, les deux ailiers sont enfin disponibles, mais dans un registre très différent de celui de Terrier. Et à seulement 20 ans, ils manquent encore de maturité.
Certains dribbles excessifs de Sulemana ont coûté cher à Rennes à l'automne et Doku, entré à la place de Terrier lundi contre Nice, a encore montré vitesse et puissance tout en restant trop stéréotypé dans son jeu.
Genesio a pourtant apprécié l'entrée de l'international belge: "Dans l'esprit, il a été très intéressant. Il a provoqué, il est revenu se placer, a fait des efforts défensifs. Après, il y a peut-être un ou deux choix offensifs où il aurait pu faire mieux. Il a aussi besoin de confiance".
Sinon, l'entraîneur peut aussi décaler Amine Gouiri, au profil plus complet, mais l'attaquant préfère l'axe et la position sur l'aile ne lui a pas réussi la saison dernière à Nice.
"J'ai aussi la possibilité d'avoir un système différent", a rappelé Genesio. Il pourrait en effet délaisser son 4-4-2 très dépendant du talent de Terrier et de Benjamin Bourigeaud sur les côtés, pour repasser en un 4-3-3 qui ferait la place au riche vivier rennais en milieu de terrain.
C'est l'option qu'il avait choisie début novembre à Lille, lors du seul match de la saison sans Terrier. Mais cela ne reste pas un bon souvenir: largement dominés, les Rennais avaient arraché un match nul miraculeux (1-1).
Avec AFP