L'ascension du buteur Rennais a été stoppée net par une blessure l'année dernière. Au Stade de France, Romain Alessandrini avait vécu la défaite face à Evian en Coupe de la Ligue depuis le banc. S'en est suivit un début de saison laborieux: jusqu'à ce printemps, où Alessandrini revit.
Romain Alessandrini a mis ses états d'âme de côté. Après sa déception de ne pas partir pour l'OM, et des différends avec sa direction, ils lui avaient pollué son début de saison, retardant son retour à un plus haut niveau.
Mais, c'est Benoît Costil qui le dit,"c'est comme un nouveau joueur qui est arrivé au mercato". Le gardien Rennais n'est pas contredit par les chiffres, avec trois buts marqués lors de ses trois dernières titularisations. "De l'avoir comme ça, c'est un vrai plus" explique Benoît Costil, qui retrouve le Romain Alessandrini, d'avant sa blessure: de la joie de vivre et des buts qui lui ont offert, dès sa première saison dans l'élite, une convocation en équipe de France.
Je n'ai plus envie de me prendre la tête
"Je lui disais: "souris ! tu marques un but, sois content. Moi j'aimerais marquer de temps en temps, mais je ne peux pas ! Tout le monde autour de toi est content ! lâche-toi !" Alors qu'au fond de lui il avait envie d'être comme aujourd'hui" témoigne Benoît Costil. "Ce n'est pas le même qu'avant la trêve, et c'est bien plus agréable pour tout le monde", souligne le gardien Rennais.
Un visage aux antipodes de ce début de saison, après une longue rééducation. En octobre, pour sa première titularisation depuis sa blessure, il était sifflé par des supporteurs Rennais qui avaient auparavant demandé via une pétition publique son renvoi en équipe réserve. Le joueur de 25 ans, lui, refusait de fêter ses buts.
Puis, débarrassé de ses douleurs au genou, l'attaquant est devenu plus performant. Dans une équipe qui elle aussi, va mieux. "Je force moins. À un moment donné j'avais envie d'être plus décisif, mais je n'avais pas les jambes. Donc je déjouais. On joue aussi un peu plus avec moi. À un moment donné je ne voyais pas trop le ballon, les coéquipiers commencent à retrouver confiance en moi, je pense" explique l'intéressé.
Mais ce changement s'explique surtout par "une remise en question", à l'orée de la nouvelle année. "Il y a eu des discussions avec mes proches, mes agents, parce que je sais que j'ai tout à gagner en étant bon sur le terrain. Je n'étais pas au mieux. Je suis reparti sur autre chose, je n'ai plus envie de me prendre la tête, je veux retrouver du plaisir sur le terrain."
En attendant de rencontrer de nouveau ses dirigeants l'été venu, Alessandrini espère conclure cette saison en apothéose au Stade de France, dont il n'avait pu fouler la pelouse la saison dernière, en finale de la Coupe de la Ligue contre Saint-Etienne (0-1), la faute à cette grosse blessure désormais derrière lui.