Avec un score de 2 à 3 les Rennais ont perdu ce match mais sans doute reconquis leurs supporters. Un match plein d'espoirs et de déceptions marqué par de nombreux revirements et l'arbitrage vidéo. Rennes s'est bien battu mais Paris s'est qualifié pour la finale de la Coupe de la Ligue.
Il y a des matchs où l'on s'ennuie, d'autres qui offrent plein d'actions et parfois le succès. Celui de ce mardi soir contre le PSG a au moins le mérite d'avoir fait vibrer le Stade Rennais. Un stade rempli à craquer avec près de 29000 spectateurs. L'entraîneur rennais Sabri Lamouchi "avait envie de rendre les gens heureux" avec ce match mais il savait qu'il faudrait à ses joueurs un grain de folie pour faire un exploit :
"Si nous les contenons, si nous les faisons douter, si les supporters commencent à y croire, alors il peut se passer des choses."
Bousculés en première période, avec notamment un but égalisateur refusé à Wahbi Khazri après recours à la vidéo (43), Paris a même tremblé en fin de match, quand Rennes est revenu de 0-3 à 2-3 dans le temps additionnel.
La vidéo a joué un rôle important dans cette rencontre, puisqu'un but a aussi été refusé à Mbappé, avant que l'attaquant international ne se fasse exclure (63) pour un vilaine faute sur Ismaïla Sarr. Une faute qui n'était pas sans rappeler celle du Stéphanois Kévin Théophile-Catherine, fin septembre, qui avait valu trois mois d'arrêt à l'attaquant sénégalais.
Facile vainqueur en championnat (4-1) et en Coupe de France il y a un peu plus de trois semaines (6-1), le PSG se doutait bien qu'il risquait de trouver plus de répondant en face cette fois-ci. Cavani, laissé sur le banc, et Pastore, titularisé mais sorti à la pause, Paris a connu une première période inconfortable, malgré son habituelle possession de balle.
L'entraîneur rennais Sabri Lamouchi, qui avait vu par deux fois son 4-1-4-1 prendre l'eau, avait cette fois opté pour un 4-4-2 bien plus compact et positionné plus bas.
Paris prend le dessus
Il a fallu un but magnifique mais chanceux de Thomas Meunier - une frappe lobée du coup de pied qui a trouvé le petit filet d'Abdoulaye Diallo, impuissant, après un contre favorable à l'entrée de la surface - pour percer la défense rennaise (1-0, 24).
Hormis une volée de Di Maria déviée au-dessus de ses cages par Diallo, l'attaque parisienne a été bien muselée.
Au retour des vestiaires, sans donner l'impression d'accélérer outre-mesure, mais peut-être face à des adversaires déjà émoussés par leurs efforts du premier acte, Paris a rapidement pris le large. C'est d'abord Marquinhos qui se trouvait bien placé pour pousser dans le but vide une frappe de Di Maria repoussée par Diallo (54). Et moins de cinq minutes plus tard, Lo Celso qui avait remplacé Pastore à la pause, semblait avoir tué tout suspense sur une frappe en angle fermée qui passait entre les jambes du gardien international sénégalais de Rennes (3-0, 58).
La belle réaction des Rennais
Après l'exclusion de Mbappé (63), Rennes avait la satisfaction de voir sa toute dernière recrue offensive de ce mercato hivernal, Diafra Sakho ouvrir son compteur pour son premier match.
Entré à la place de Gourcuff au début du second acte, il a d'abord raté deux occasions avant de trouver la faille d'une très jolie tête décroisée (3-1, 85). Une frappe lointaine et précise de Sanjin Prcic dans le temps additionnel, a même fait douter les Parisiens (3-2, 90+3), mais cette réaction est venue trop tard.
La vidéo change l'allure du match
Avec deux buts refusés, un carton passé de jaune à rouge, l'arbitrage vidéo a tenu une place prépondérante lors de cette demi-finale de Coupe de la Ligue, entre Rennes et le Paris SG, finalement remportée 3 à 2 par le club de la capitale.
L'arbitre Mikaël Lesage, au cours de ce match tendu, a d'abord refroidi tout un stade qui a cru à l'égalisation bretonne en fin de première période. Alors qu'ils étaient menés (0-1) sur un but de Thomas Meunier, Wahbi Khazri, au terme d'une superbe action, a emmené le ballon de la main avant de tromper Kevin Trapp. Ce n'est qu'après une longue célébration, et alors que les Parisiens avaient déjà mis le ballon dans le rond central pour engager, qu'un coup-franc a finalement été sifflé en faveur du club de la capitale.
Cette "douche écossaise" a un peu déstabilisé les Rennais, a estimé Sabri Lamouchi après le match, et explique leur mauvais début de seconde période selon lui :
"On s'est trop attardé là-dessus et on aurait dû repartir avec le même état d'esprit, le même bloc"
Au retour des vestiaires, c'était au tour du Paris SG de connaître une fausse joie avec un but de Kylian Mbappé, qui avait récupéré une frappe d'Adrien Rabiot traînant dans la surface, annulé pour un hors-jeu très limite (49).
La vidéo aurait même presque pu faire basculer le match, lorsque Mbappé, encore lui, a été exclu pour une faute par derrière sur Ismaïla Sarr (63). M. Lesage a d'abord sorti un carton jaune avant de visionner l'action et de revenir vers l'attaquant qui a reçu le premier carton rouge de sa jeune carrière professionnelle.
Paris, qui menait alors 3-0, semblait se diriger vers un succès aisé. Mais finalement les Rennais ragaillardis sont revenus à 3-2 dans le temps additionnel, mais trop tard. Quadruple tenant du titre, Paris sera bien à Bordeaux le 31 mars pour la finale. Son adversaire sera désigné par la seconde demi-finale Monaco-Montpellier, qui se déroule ce mercredi soir.