Crise agricole. Accumulation de normes, tracasseries administratives, les agriculteurs attendent toujours les simplifications promises

L'accumulation des normes et les tracasseries administratives continuent de miner au quotidien les agriculteurs. C'est le cas de Sébastien Sachet, éleveur de veaux sur son exploitation d'Essé, près de Rennes, en Ille-et-Vilaine.

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"Il y a eu des petites avancées, mais on attend quand même le nouveau gouvernement de pied ferme pour traduire dans les faits les engagements pris" lors de la crise agricole, résume Sébastien Sachet, éleveur de veaux de boucherie, avant le Salon international de l'élevage de Rennes.
Rencontré en janvier par l'AFP, M. Sachet exprimait alors son ras-le-bol devant l'accumulation des normes et tracasseries administratives qui le minaient au quotidien sur son exploitation d'Essé en Ille-et-Vilaine, près de Rennes.
Huit mois plus tard, alors que la dissolution a mis un coup d'arrêt aux réformes promises par le gouvernement désormais démissionnaire, il dit n'avoir pas constaté de réel changement dans ce domaine.

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"La simplification des démarches reste à l'état de promesses"

"C'est toujours d'actualité, plus que jamais", lâche l'éleveur breton de 44 ans. "Le prévisionnel de fertilisation, le cahier de fertilisation, le registre phytosanitaire, passer des heures à décoller des étiquettes vertes pour recoller des étiquettes jaunes... ça n'a strictement rien changé", déplore-t-il.
En Bretagne, certaines restrictions liées aux directives "nitrates" se sont même durcies depuis le 1er septembre, ce qui est "paradoxal par rapport à tout ce qui a pu être annoncé", relève l'éleveur.
"La simplification des démarches reste à l'état de promesses pour l'instant, il n'y a rien de voté ou de définitif", souligne M. Sachet.
Il reconnaît toutefois "quelques progrès" en matière fiscale, comme l'augmentation des plafonds d'exonération des plus-values ou une simplification du prélèvement de la taxe sur le gazole non routier (GNR, carburant rouge spécifique).

Pas plus tard que ce matin, j'ai passé plus d'une heure au téléphone pour un souci informatique avec le logiciel de déclaration PAC (Politique agricole commune) et cette dame a fait tout ce qu'elle a pu pour essayer de résoudre le problème et avancer sur le dossier.

Sébastien Sachet

éleveur breton

A défaut de simplification administrative, il dit avoir le sentiment que certains interlocuteurs sont plus compréhensifs depuis que la grogne des agriculteurs a secoué les pouvoirs publics en début d'année et qu'ils prennent davantage en considération leurs difficultés.
"Pas plus tard que ce matin, j'ai passé plus d'une heure au téléphone pour un souci informatique avec le logiciel de déclaration PAC (Politique agricole commune) et cette dame a fait tout ce qu'elle a pu pour essayer de résoudre le problème et avancer sur le dossier".

Le Space, "un moment de partage avec des collègues"

Comme chaque année, Sébastien Sachet assistera au Salon international de l'élevage de Rennes, le Space (17 au 19 septembre), "un moment de partage avec des collègues" et l'occasion de s'informer sur les évolutions de sa profession.
Le Premier ministre Michel Barnier pourrait aussi s'y rendre pour rassurer une filière particulièrement malmenée en cette rentrée par les épizooties et les aléas climatiques.
Qu'il vienne ou non, Sébastien Sachet doute que le chef du nouveau gouvernement "ait eu le temps de vraiment prendre le sujet à bras-le-corps". Mais il est sûr d'une chose : la nouvelle équipe devra reprendre à son compte les mesures annoncées par le gouvernement Attal et "les faire aboutir", parce qu'il pense "qu'il ne faudrait pas pousser beaucoup" pour que les agriculteurs remontent sur leurs tracteurs pour manifester.

Récoltes 2024 catastrophiques 

Si Sébastien Sachet bénéficie de revenus relativement stables liés à son modèle d'élevage, il cultive également en complément 80 hectares de terre "sur lesquelles la situation est plutôt critique : les récoltes 2024 sont catastrophiques, avec moins 30% ou moins 40% de rendement", notamment sur le colza et le blé.
"Les rendements ne sont pas bons, mais les prix ne sont pas non plus à la hauteur, parce que le marché est mondialisé et que la production française n'a pas beaucoup d'impact sur le marché mondial", déplore-t-il, comme nombre d'agriculteurs touchés par le même phénomène.

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