Gratuite et d'une qualité remarquable, la plateforme numérique KuB, pour "Kultur" en Bretagne, propose des documentaires, des portraits d’artistes... Elle a été créée il y a 4 ans et connaît un sursaut avec le confinement. On adore !
Une plateforme culturelle audiovisuelle en ligne, gratuite, sans publicité et d'une grande diversité : l'épidémie de coronavirus a donné un coup d'accélérateur supplémentaire à KuB, née en Bretagne il y a quatre ans.
"KuB, c'est un média d'auteurs et d'œuvres, qui fait une large part au documentaire, s'adresse au monde et le regarde à partir d'un territoire, en l'occurrence la Bretagne, sans être autocentré", explique à l'AFP le fondateur et directeur du site, Serge Steyer.
De tout et du monde entier
Sur KuB (pour Kultur en Bretagne) on trouve de tout et du monde entier. Au-delà des documentaires qui constituent un peu plus de la moitié des œuvres proposées, on y découvre des fictions ou des captations de spectacle. On y tutoie peinture, architecture ou photographie, on y picore livre, poésie ou bande dessinée. On peut aussi s'y adonner au plaisir des podcasts, souvent de véritables créations radiophoniques, ou se laisser surprendre par le clip de la semaine.
Autre particularité : la grande majorité des offres est accompagnée d'un texte de présentation, parfois d'une note d'intention de l'auteur et de sa biographie, autant d'éléments qui permettent de contextualiser l'œuvre et le cheminement de son créateur.
200 000 visites pour le mois de janvier 2021
Face à cette offre généreuse, le bouche à oreille fait son chemin." Pour la première fois, KuB a franchi en janvier le cap des 200 000 visites mensuelles, après les 100 000 à l'automne 2019", se réjouit Serge Steyer. Parmi les internautes, 30 à 40% viennent de Bretagne, 10 à 20% de l'étranger, et le reste d'autres régions de France.
Les lecteurs du Washington Post n'habitent pas tous Washington.
"On a progressé de 45% ces douze derniers mois, analyse cet Alsacien d'origine. Après un très bon mois au début du confinement, ça s'est un peu tassé parce qu'à ce moment-là, il y a eu une pléthore d'offres gratuites, notamment de la part d'institutions ayant davantage de moyens".
Des festivals se replient sur KuB
Au-delà du confinement, Serge Steyer relève aussi "l'évolution des usages", avec des plus jeunes davantage portés sur des contenus web. Des festivals annulés du fait du contexte sanitaire ont aussi tracé leur sillon sur KuB. "Ça ne remplace pas le live mais ça permet d'activer un public, un réseau, de faire qu'on puisse partager malgré les circonstances", constate Serge Steyer. Parmi ceux-ci, le festival national du film d'animation, "Pêcheurs du monde", qui se tient habituellement à Lorient. Ou encore les Etoiles de la Scam (société civile des auteurs multimédia), dont certaines œuvres sont encore visibles sur KuB.
⭐ Venez découvrir un "Village de femmes" (Étoile Scam 2020) filmé par Tamara Stepanyan et disponible sur @KuBwebmedia jusqu'au 14 février. #documentaire cc @TamaraStepanya2
— La Scam (@webscam) February 13, 2021
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En ardent défenseur d'une décentralisation audiovisuelle qu'il réclame de longue date, Serge Steyer a tissé des liens avec d'autres régions. En partenariat avec la Scam, KuB diffuse ainsi la collection "Excentrics", "les excentriques" en vieil occitan, une collection de six documentaires pour explorer des contrées, des Vosges à la Camargue en passant par les Pyrénées.
A la recherche d'un mécène
Avec six salariés et six jeunes en service civique, KuB est financé depuis sa création par la Région et la Direction régionale des affaires culturelles (Drac) pour l'essentiel. "Je défends un espace public sur le web", affirme Serge Steyer, conscient cependant d'une possible fragilité dans un contexte politique incertain (NDLR : lié aux élections régionales). "On rêve depuis longtemps d'un mécénat", concède-t-il, soulignant sa volonté de diversifier ces financements.
Mais pour le créateur de la plateforme, "la meilleure des garanties pour assurer la pérennité, c'est de consolider et développer cette offre alternative, surtout ne rien lâcher.(...) C'est l'accumulation au fil du temps de toutes ces choses qui crée un tableau".